Eden of the East, c’est un peu comme si tu te réveillais un matin sur le sol d’un palais présidentiel sans pantalon, sans souvenirs, mais avec un téléphone qui te donne accès à une somme faramineuse et à une assistante mystérieuse capable de réaliser à peu près tous tes désirs. Intrigant, non ? C’est exactement ce qui arrive à Akira Takizawa, notre héros, qui démarre son aventure avec plus de questions que de réponses et un sentiment que tout pourrait partir en vrille à tout moment. Et spoiler alert : c’est exactement ce qui se passe.
L’histoire commence sur les chapeaux de roues avec un pitch à la fois énigmatique et complètement WTF : Akira, qui a perdu la mémoire, se retrouve à Washington D.C., complètement à poil devant la Maison Blanche (parce que pourquoi pas ?), avec un téléphone qui contient 8,2 milliards de yens et une voix mystérieuse à l’autre bout qui lui obéit comme une sorte de Siri ultra-puissant. Son objectif ? Sauver le Japon. Ah, et il n’est pas le seul à participer à ce grand jeu : il y a 11 autres personnes dans le même délire, chacune dotée de son propre téléphone, ses propres milliards, et son propre plan pour "améliorer" le pays. Tout ça sous la surveillance de l’énigmatique "Mr. Outside". Rien de bien compliqué, n’est-ce pas ?
Ce qui rend Eden of the East unique, c’est cette capacité à mélanger des éléments de thriller politique, de mystère et de comédie romantique avec une dose de surréalisme totalement assumé. Tu pourrais penser que sauver un pays avec des milliards de yens serait une affaire sérieuse, mais Eden of the East sait jongler entre des moments de tension, des enjeux apocalyptiques et des scènes où tu te demandes si Akira est vraiment l’homme de la situation ou juste un type chanceux qui improvise en permanence. Spoiler : c’est souvent la deuxième option.
Akira est un personnage principal attachant parce qu’il n’a pas la moindre idée de ce qu’il fait (et il le sait). Charmeur, débrouillard et mystérieux à la fois, il se balade dans ce chaos avec une désinvolture qui contraste totalement avec les enjeux titanesques qui pèsent sur lui. L’autre protagoniste, Saki Morimi, une étudiante japonaise un peu naïve, croise le chemin d’Akira et se retrouve, malgré elle, embarquée dans son aventure délirante. Leur relation ajoute une petite touche d’humanité et de légèreté dans un scénario qui, à première vue, pourrait te donner mal à la tête à force de rebondissements et de mystères.
La série pose aussi une question centrale qui te trotte dans la tête tout au long : qu’est-ce que ça veut vraiment dire de "sauver un pays" ? Chacun des Seleçãos (les autres détenteurs de téléphones) a sa propre vision de ce que cela signifie, que ce soit par la technologie, le contrôle social, ou… des moyens beaucoup plus discutables. Et c’est là que la série devient fascinante : tu te retrouves face à une compétition où chaque personnage a une idée différente de ce qu'est un futur idéal, et chacun pense que ses milliards sont la solution à tous les problèmes du Japon. Spoiler : c’est plus compliqué que ça.
Visuellement, Eden of the East est agréable à l’œil. Le style d’animation, signé Production I.G, est soigné, et les décors sont à la fois réalistes et légèrement stylisés, ce qui permet de naviguer entre des moments de quotidien japonais et des scènes d’action plus surréalistes sans jamais casser l’immersion. Mention spéciale à l’interface des téléphones, qui te fait rêver de remplacer ton propre smartphone par cette petite merveille technologique capable d'exaucer n'importe quel souhait (même si ça risque de te mettre dans un sacré pétrin).
Cependant, la série n’est pas exempte de quelques failles. Le rythme peut parfois être un peu déséquilibré. Les épisodes passent d’une intrigue captivante à des moments plus calmes ou introspectifs qui ralentissent l’action. Parfois, tu te retrouves à attendre que l’intrigue reprenne son souffle, tandis que d’autres moments te donnent l’impression que tout va exploser en même temps. La complexité de l’intrigue peut également perdre quelques spectateurs en route : entre les complots, les manipulations et les mystères autour des Seleçãos, tu as intérêt à rester concentré pour ne pas louper un détail important.
En résumé, Eden of the East est un anime qui te prend par la main et te plonge dans un thriller politique unique en son genre, où l’absurde côtoie le sérieux, et où les enjeux mondiaux se mêlent à des moments de comédie décalée. Avec son héros amnésique qui improvise autant qu’il survit, ses rebondissements à n’en plus finir, et ses questions sur la société et le pouvoir, la série te laisse souvent sur des cliffhangers qui te donnent envie de connaître la suite. Si tu cherches une série qui mélange mystère, action, réflexion sociale, et un héros qui n’est jamais là où tu l’attends, Eden of the East est un voyage à ne pas manquer. Mais garde ton téléphone sous la main, on ne sait jamais !