Possibles petits spoilers !
Je suis plutôt agréablement surprise par cette série réalisée par Darren Star, à qui l'on doit l'inénarrable Sex And the City, ou plus récemment la fraîche et drôle Younger (que je vous recommande). Un bon moment girly, même si oui, Emily In Paris n'est clairement pas LA série de l'année !
1 - Yes, c'est so cliché !
J'ai lu beaucoup de critiques (et de tweets très drôles) évoquant les nombreux clichés dans la série.
Effectivement, ça dépote au rayon des situations improbables : la toute jeune Emily remplace au pied levé sa boss quadra-super-expérimentée, pour aller bosser à sa place à Paris, mais sans parler un mot de français (top crédible) ; emménage dans une "chambre de bonne" de 50 m2, avec vue imprenable sur un espace arboré de toute beauté (même Stéphane Plaza n'aurait pas accompli un tel exploit) ; sans parler de son voisin du dessous sexy-sexy, qui outre ses aptitudes de chevalier servant, a le talent d'exercer comme chef dans un resto (Ratatouille, sors de ce corps).
Au fil des épisodes, Emily trouve toujours la brillante idée qui révolutionne le monde du marketing, parvient à captiver tous les clients qui sont dans son sillage, ne se départit jamais de son sourire ultra-brite, malgré les peaux de bananes glissées par sa bitchy boss... J'en passe et des meilleures. Bienvenue dans l'univers à paillettes d'Emily la parfaite working-girl !
2 - Une série doit-elle être nécessairement crédible pour être divertissante ?
Je comprends très bien les critiques formulées à l'encontre de cette série, tant les clichés sont à profusion, mais pour ma part, j'ai regardé les choses sous un autre angle et me suis posé une question métaphysique, de la plus haute importance ;-)
Une série doit-elle être nécessairement crédible pour être divertissante ? Et après une longue réflexion avec moi-même, le verdict est sans appel : non !
Dans Sex And The City justement, Carrie Bradshaw passe clairement plus de temps en tutu perchée sur ses Manolo Blahnik, à bruncher en parlant sexe, amour et Mister Big avec ses copines, que penchée sur son ordinateur à travailler. Et pourtant est-ce un problème ? Pour moi, non. Car ce que j'aime dans cette série, ce sont les histoires fantasques, drôles, un brin déjantées, l'amitié en ces quatre-là qui me parlent, me touchent, me font rire et pleurer.
C'est finalement un peu le même principe pour Emily In Paris : la voir virevolter dans différentes tenues, bosser dans l'univers impitoyable du marketing de luxe, s'extirper - non sans humour - de situations cocasses liées au choc des cultures France vs USA, se retrouver au coeur d'un classique mais néanmoins efficace triangle amoureux ... voilà ce que j'attends en substance d'une série girly.
3 - Ah oui tiens, pourquoi ce titre de critique : "Une question de regard" ?
Je me suis mise à vraiment apprécier la série, dès lors que j'ai compris qu'il fallait la regarder avec les yeux d'Emily. Ceux d'une jeune américaine naïve et émerveillée qui voit Paris comme une carte postale : Café de Flore, La Tour Eiffel, hum la french baguette, petit pain au chocolat oh là là ...
J'ai compris Emily. Car moi-même, lorsque j'ai passé une semaine à NYC, j'ai été le parfait cliché de la touriste française par excellence. A moi Times Square, Bryant Park, Madison Square Garden, la patinoire de Rockefeller Center, sans oublier de me régaler avec les fameux cupcakes de Magnolia Bakery, les hot-dogs et autres bagels que l'on trouve à tous les coins de rues. J'ai vu et j'ai vécu New-York avec les yeux d'une touriste et non ceux d'une new-yorkaise pur jus !
Alors oui, Emily vit dans un Paris de carte postale, mais en ces temps moroses, n'est-il pas plus doux de voir un peu La Vie en Rose ?