Empire. Le chaînon manquant entre Dallas, et le mouvement Hip Hop. Empire, où tout n’est que luxe, montres en or, costards de maquereaux, pompes de maquereaux. Les décors on dirait un casino de Las Vegas. De la dorure, du vernis, du velours partout, les chaînes en plaqué or qui brillent. Les nanas sont habillées comme des putes, et les gars jouent au gangster du pro-business musique black. Luscious Lyon, le magnat de l’industrie du disque, contrôle ses affaires, sa famille, sa vie, avec le talent d’un grand entrepreneur à qui tout réussit. Mauvaise nouvelle, son ex sort de tôle après vingt ans, et veut sa part du gâteau. Après tout, c’est avec son argent qu’il a monté sa boîte, non ? Et justement, autre mauvaise nouvelle pour Luscious, son médecin lui annonce qu’il a un sérieux problème de santé…Empire. Tu ne redoute que la mort. Sans compter qu’ils ont trois fils, qui vont se battre comme des chiffonniers pour récupérer l’héritage. Cookie (Taraji P. Henson ), la mère prodigue, est de loin le personnage le plus attachent de la série. On ne croit pas à son histoire de vengeance. On ne croit pas à son désespoir, mais c’est elle qui ressort de toute cette ménagerie. L’actrice à un sacré bagout, un jeu au naturel désarmant, un caractère madame sans gêne façon déménageur qui tue. Et c’est très décapant. Face aux autres tous très stéréotypés, à commencer par Terence Howard, qui ne force pas son talent, en jouant le cliché : Moi, maître du monde Luscious. La série ne rend pas justice à son talent, le rôle est fait plus que sur mesure, et la progression narrative est à chier. Tout en force, brut de brut, viril, aveugle. Pas grand-chose derrière. Et on pousse la chansonnette( ?) Et oui, ça chante quand ça leur prend l’envie de chanter. La rencontre entre Fame, Dallas, et le mouvement Hip Hop.
Rebondissement, Cookie, n’est pas contente. Elle a été remplacée par une jeune beauté, la future madame Lyon, qui elle, voit d’un mauvais œil le retour de cette rivale, aussi ambitieuse qu’elle, et vengeresse. Comment faire pour s’en débarrasser ? Qui va gagner ? Empire. Mélo de velours soyeux, aussi lourd qu’un porno nouveau riche. La fusion entre Dynastie et un peep show saucé Hip Hop. Car là, ça se gâte ! Ça part par tous les bouts. Meurtres gratuits, coucherie par çi, par là, manquements graves à la crédibilité, mais on s’en fout grave. Lequel des trois fils va récupérer le pouvoir après la mort du père ? Pas important. Comme il faut quand même vendre des disques, ça chante encore un peu…Du R&B. Pas terrible. R&B ou gospel autotuné, vocodorisé, variété Hip hop paupérisé. La série se met au niveau des décors, style sex shop dernier cri. L’histoire part en couille, on n’y comprend plus rien, par contre on rit beaucoup…On voit vite que ce n’est pas sérieux.
Chaque artiste sur le retour, vient faire une apparition pour faire du placement de produits. Apparemment Courtney Love est toujours vivante. Tout comme Naomi Campbell. Snoop Dogg aussi, etc. Un vrai défilé. Et un vrai désastre de jeu d’acteur…Deux flics à Miami reloaded. Apparition de stars, paillettes, et musique de fond. Les grosses bagnoles, quelques morts accidentelles, et beaucoup de mauvais gout dans la garde robe.
La bonne humeur à remplacée l’intrigue, ça c'est passé très vite, on n'a pas eut le temps d'avoir mal. On pourrait penser à du Shakespeare dédramatisé, mais très vite, on voit que ça restera au niveau de l’intention. Ici on préfère le défoulement hystérique. On rit. William S, réduit à du soda pop. Trahisons, tromperie, rebondissements à l’emporte pièce, rien ne nous est épargné. Et je crois que beaucoup de gens avaient envie de rire, vu le succès de la série. Malgré cette dégringolade dans le burlesque, un peu foulage de gueule, et foutage de pied, ça fonctionne fort. Les costards et le bling bling, remplacent toute progression logique ou histoire. Efficacité d’abord. Strass, et répliques qui tuent : Pour rire. Au bout de deux épisodes, on aura compris le truc. Faut pas croire que c’est sérieux. Il ne faut donc pas prendre la chose au sérieux. Et c’est pour ça que j’ai regardé toute la première saison, pour hurler de rire. C’est franchement drôle. Sans le faire exprès, Lee Daniels nous fait une caricature du monde de la musique afro-américaine, et présente ça sous les apparences d’une vraie saga. Cherchez l’erreur. Le Hip Hop, c’est de la télénovela. C’est ce que cela veut dire.