Transfert et Contre-Transfert! Vous ne voudrez pas de Paul comme Psy!
In Treatment m'a d'abord attiré parce que Gabriel Byrne y jouait dans le rôle principal. Ayant fait un tour rapide de sa filmographie, et étant mon "father issue", la saison 1 de In Treatment tombait tout à propos.
Paul est un très... très mauvais psy. Il gère très mal le contre-transfert et c'est précisément ce que la série nous amène à cogiter: le transfert et le contre-transfert en thérapie. C'est très facile de tomber dans de la psychologie de boudoir. Si mon thérapeute réagissait comme Paul, je me poserais de solides questions. Or, la série propose des dialogues riches, très riches, sur des problématiques rencontrées en santé mentale réelle. Croyez-moi. Le transfert amoureux d'une TPL, les idéations suicidaires d'une adolescente et la colère projetée sur sa mère, le narcissisme dans le discours. Tout y est. C'est magnifique. Lorsque les patients parlent, vous êtes réellement en thérapie.
Certains reflets de Paul sont adéquats. Mais je ne pense pas qu'In Treatment voulait montrer le "vrai" côté de la psychothérapie, plutôt les contradictions du psychothérapeute devant le transfert de ses patients. Car, que vous le vouliez ou non, le Psy, peu importe son approche (il y en a plusieurs), reste un être humain, avec son bagage et ses propres réactions émotionnelles.
En ce sens, In Treatment est très minimaliste dans sa réalisation et mise énormément sur le jeu des acteurs et les dialogues (monologues).
Les séances de pseudo-supervision nous plonge dans la tête de Paul et c'est encore plus fascinant. Bien entendu, certains personnages seront caricaturés, certains dialogues aussi. On est dans le drame. Mais dans l'ensemble, la première saison est réellement prenante, si vous n'êtes pas à la recherche d'action, mais plutôt de bouleversements psychologiques et d'introspection. Car, oui, si vous êtes ouverts d'esprit, vous réfléchirez sur vous en regardant In Treatment.
Belle découverte. Inutile de préciser que Gabriel Byrne est excellent dans son rôle. Je crois utile d'ajouter qu'il y a 3 saisons au total. Pour des raisons logiques, j'ai décidé de ne pas poursuivre mon écoute. La saison 1 s'auto-suffit. 30 épisodes de 30 minutes environ, c'est suffisant. La boucle se clôt. Les personnages "terminent" leur thérapie. J'ai tellement aimé les personnages de cette saison qu'en suivre de nouveaux, avec des problématiques "différentes", m'apparaissait réellement surfait. Il faut savoir s'arrêter. La trame narrative se ferme d'une certaine manière. Je garde une très belle expérience de cette saison et je ne voulais pas la ternir.
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