En famille, c’est un peu comme si tu étais invité à un repas de famille où tout le monde raconte toujours les mêmes histoires et recycle les mêmes blagues... sauf que cette fois, la farce est étirée sur plusieurs saisons. Le concept ? Suivre le quotidien d’une famille typique, avec ses petites disputes, ses moments de tendresse et ses situations cocasses. Sauf que très vite, tu te rends compte que cette famille ressemble plus à une suite de clichés qu’à des personnages attachants.
L’idée de base est pourtant prometteuse : des sketchs courts qui montrent des moments de la vie quotidienne, avec des personnages de différentes générations, chacun avec ses propres manies et sa façon de voir le monde. Mais là où En famille aurait pu apporter quelque chose de frais et drôle, on se retrouve souvent avec des gags qui sentent le réchauffé, et des situations aussi prévisibles qu’un épisode de télé-réalité en fin de saison.
La famille Le Kervelec, qui est censée être le cœur battant de la série, est composée de personnages un peu trop stéréotypés pour qu’on s’y attache vraiment. La mamie excentrique qui fait des blagues sur son âge, la mère légèrement hystérique qui essaie de tout contrôler, le père cool mais dépassé… on a l’impression d’avoir déjà vu ces personnages des centaines de fois. Leurs interactions manquent de naturel, et les dialogues semblent souvent forcés, comme si chaque phrase devait obligatoirement amener à un gag, même si le contexte ne s’y prête pas.
Le rythme de la série est lui aussi problématique. Avec ses sketches courts, on pourrait s’attendre à quelque chose de punchy, de dynamique, mais les blagues sont souvent étirées sur plusieurs minutes alors qu’elles auraient pu être expédiées en quelques secondes. On te sert des situations du quotidien, certes, mais avec un humour parfois tellement mou que tu te demandes si les scénaristes ne se sont pas endormis sur leur clavier.
Les épisodes suivent toujours le même schéma : une petite dispute pour la télécommande, une scène où l’on se moque du beau-frère un peu lourd, un débat sur le dîner ou sur les vacances… et à force, tout se confond. Il n’y a pas de progression, pas de véritable enjeu. Tu regardes un épisode, puis un autre, et tu te rends compte que tu aurais pu commencer par la fin de la saison que ça n’aurait pas fait une grande différence.
Visuellement, la série n’a pas grand-chose à offrir non plus. Les décors sont simplistes, souvent limités à la maison ou au jardin familial, et tout semble trop propre, trop lisse, comme si la vie de famille n’était jamais vraiment désordonnée ou chaotique. Les scènes sont filmées comme un théâtre de boulevard, sans grande originalité, et le manque de variété des décors finit par donner l’impression d’assister à une pièce qui tourne en boucle dans une seule pièce.
Le ton de la série, quant à lui, est beaucoup trop consensuel pour vraiment provoquer des éclats de rire. L’humour est gentillet, parfois trop, et même si cela peut plaire à un public familial, on a souvent l’impression qu’il manque ce grain de folie, ce moment inattendu qui pourrait faire décoller un gag. Au lieu de cela, on reste dans une zone de confort où les blagues sont tièdes, les situations prévisibles et les personnages jamais vraiment en danger de sortir de leur rôle.
Même les moments censés être touchants ou attendrissants sont si bien orchestrés que l’émotion ne passe pas vraiment. Tu te retrouves devant des scènes qui essaient de t’arracher une petite larme ou un sourire complice, mais tout cela semble tellement calculé que tu ne ressens rien d’autre qu’une indifférence polie.
En résumé, En famille est une série qui aurait pu être le reflet amusant et touchant de la vie de tous les jours, mais qui finit par ressembler à une rediffusion interminable d’un quotidien un peu trop parfait pour être intéressant. Les personnages sont des stéréotypes ambulants, l’humour est plus plat qu’une table de dîner bien dressée, et le tout manque cruellement de dynamisme. Si tu cherches une série pour passer le temps sans vraiment réfléchir, En famille peut faire l’affaire. Mais si tu espérais un vrai festin de rires et d’émotions, tu risques de rester sur ta faim.