Agaçante (souvent) de par ses archétypes parfois outrageusement caricaturaux, elle n'en reste pas moins plutôt intéressante dans le fond grâce à une certaine ambivalence qui se dégage dans quelques situations. Il faut certes s'armer de patience car les premiers épisodes font craindre une foire d'empoigne assez dévastatrice, mais la série s'affine et devient même assez émouvante lorsqu'elle prend le temps de contrer certains clivages. Néanmoins celle ci me paraît assez loin de la finesse de son modèle américain, qui était beaucoup plus dans la retenue et savait éviter avec intelligence l'emphase un peu trop en vigueur ici. Voila ce que j'en pense au soir du vingtième épisode, voyons comment cela évoluera au soir de l'antepenultiemme (indépendamment de l'oeuvre, l'entretien me semble assez pertinent et toute personne qui s'intéresse un tant soit peu à la psychanalyse pourra y trouver un réel intérêt)
https://www.marianne.net/culture/cinema/en-therapie-sur-arte-deux-psychanalystes-cinephiles-analysent-la-serie?fbclid=IwAR0kkNr7RI4mvHSKgrohfxnCfObHfNXOKEyBZ_O-HA4QTuUWIpoHE3rgjyI
Edit du 19/03/21, après le visionnage intégral de cette première saison: Un point de vue qui me semble quelque peu extrapoler une analyse identitaire de ce personnage clé de la série, mais qui n'est malgré tout pas complètement dénué de bon sens. Il souligne surtout l'essentiel selon moi, à savoir que l'équilibre fragile de la série se heurte trop aisément à l’écueil de la représentation fantasmatique de la psychanalyse. Trop de lieux communs y sont représentés et les stéréotypes empêchent la peine identification du spectateur que je suis aux personnages. Certains prennent une belle épaisseur au fil des épisodes et je ne peux nier que l’émotion monte crescendo grâce à l'implication des comédiens (mentions spéciales à Reda Kateb, la jeune Celeste Brunquel, Pio Marmai ainsi que Clémence Poesy). Il manque cependant une réelle consistance dans l'intrique (le contexte des attentats de 2015 n'est qu'une vague toile de fond assez grossièrement exploitée) et les dialogues hésitent trop entre le jargon théorique abscons et un ping pong verbal manichéen. La volonté de vulgariser au maximum la discipline psychanalytique est louable et réussit à créer une empathie sincère et touchante dans ses plus beaux moments. Ils sont malheureusement trop brefs et échoppent sur le principe de confrontation entre l'abstraction du fait analytique et sa concrétisation dans la réalité quotidienne. Autrement dit quand la fiction tend vers une forme de réalisme quasiment palpable, elle s'en échappe à force de trop vouloir lui ressembler et n'en maîtrise paradoxalement pas assez bien les codes pour y prétendre. L'ensemble demeure intriguant et intéressant, à défaut d’être constant et passionnant.
https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/en-therapie-la-malediction-du-policier-adel-chibane,4526?fbclid=IwAR0uMhWEt4st8ssI_wgrNXS1HGEzLmLTK1cEaDqa5iKh7rSxoC3967S1b7U