Le récit nous plonge dans un univers post apocalyptique cyberpunk, où l'humanité survivante vit désormais dans une ville utopique sous un dôme. Nous allons suivre plusieurs personnages dont les chemins vont se croiser et les mener à la quête de la vérité de ce monde. On suit donc Re-l Mayer, petite-fille du régent, inspectrice au service de Renseignements, qui enquête sur de mystérieuses affaires de meurtres. Rien de particulier, jusqu'à ce les incidents commencent à impliquer des autoreivs (des robots quoi) infectés par le virus du cogito. Ce virus procure une conscience aux autoreivs ainsi que la liberté de penser. De plus un monstre mystérieux fait son apparition. Nous croiserons d'autres personnages comme Vincent Law et Pino impliqués dans des incidents qui vont survenir par la suite.
Ergo Proxy est un animé singulier qui va avant tout instaurer une ambiance particulière et mettre en place son intrigue. Le rythme est donc plutôt lent, voire inégal. Ce qui frappe aussi c'est la beauté visuelle de l’ensemble. A côté de l'aspect utopique mais sans âme de la ville, nous avons un monde dévasté qui effraye par sa froideur et son vide lancinant. Les personnages sont également très marquants, à l'image de Re-l Mayer, au chara design indissociable de la série. C'est sûrement l'un des personnages féminins les plus réussis de tout animés confondus grâce à sa personnalité et l'évolution qu'elle traverse. Les autres personnages ne sont pas en reste non plus, notamment Pino.
Ergo Proxy n'est pas très connu mais il a fait parlé de lui pour de bonnes ou de mauvaises raisons. En effet il ne s'agit pas d'un divertissement facile, mais d'une proposition qui laisse à l'interprétation. L'animé aborde de nombreuses thématiques en poussant les réflexions que traversent les personnages très loin. L'oeuvre cite ouvertement Descartes, Rousseau et bien d'autres pour appuyer des réflexions philosophiques, théologiques et existentielles. Certains épisodes peuvent être très rythmés, d'autres vont justement nous plonger dans la psyché des personnages à travers les réflexions évoqués précédemment. Ce qui fait que l'on peut presque assister à des débats philosophiques sur un épisode entier. Il est clair que la démarche peut laisser de marbre et nous paraître prétentieuse. On pourrait presque parler de "branlette intellectuelle". Mais pourtant c'est ce qui m'a plus. Je trouve que c'est au contraire une démarche courageuse de l'animé pour sortir des sentiers battus. L'ambiance lancinante magnifie permet de magnifier cet ensemble.
Après évidemment tout n'est pas parfait. Malgré toutes les réflexions que soulève l'animé, ce n'est pas toujours super subtil et certains épisodes à l'intérêt discutable (le jeu télévisé WTF) cassent un peu la progression. Ergo proxy on aime ou on déteste, ce n'est pas pour tout le monde c'est sûr. Mais comme pour Serial Experiment Lain, cela mériterait plus de reconnaissance.