Dans un futur indéterminé, sur une terre dévastée, l’humanité survit sous des dogmes. Romdo est l’un de ces abris. La population est servie par des robots, les Autoravs. Ne quittant jamais le dogme, elle ignore tout du monde extérieur. Parmi elle, une enquêtrice, Lil Meyer (le prénom varie selon la traduction). Mais lorsque Lil est impliquée dans la fuite d’une étrange créature, un proxy, elle ne peut plus rester dans l’ignorance. Commence alors pour elle une longue route fait de doutes et de questionnement. Elle devra quitter le dogme, quitte à découvrir des secrets que les dirigeants auraient préféré garder cachés. En compagnie de personnages particuliers, Vincent Law, homme mystérieux inexplicablement lié aux Proxys, et Pino, très jeune Autorav insouciante, elle part pour un voyage sur une terre morte et un ciel rempli de nuages sombres. Qu’ils soient humains, robots ou créatures aux pouvoirs quasi-divins, tous cherchent à savoir quelle est leur raison de vivre.
Autant le dire tout de suite, cet animé est très spécial. A l’image d’Evangelion, le rythme est assez lent, et les informations sont distillées au compte goutte au sein des épisodes. Durant tout l’animé on ignore ainsi ce que sont les proxys, et il faut attendre la fin pour avoir quelques éléments, mais sans réponse claire. Il faut faire un effort, se rappeler de certains épisodes précédents, et même encore de nombreux éléments m’échappent. J’ai pu lire qu’après un second visionnage on s’aperçoit que toutes les réponses se trouvent bien dans les épisodes et que l’histoire se tient, ce que je veux bien croire. En attendant, une bonne partie de la réflexion philosophique m’échappe. Complètement décalés, étranges, incompréhensibles, certains épisodes sortent carrément du lot et sont. Bien qu’ils ne fassent pas avancer l’histoire, ils n’en sont pas pour autant inutiles, livrant quelques informations (comme le jeu télé).
A l’image du film « tree of life », ce genre d’œuvre divise : d’un côté ceux qui applaudissent la beauté des images, l’originalité et un traitement narratif recherché qui ne nous prend pas pour des idiots, et de l’autre ceux qui critique la lenteur et la complexité inutile d’une histoire qui au final se révèle peu profonde, invoquant une certaine prétention intellectuelle, ou un autre terme charmant, celui de « branlette intellectuelle ». Je me situe d’avantage dans la première catégorie, mais je me demande si le manga n’est quand même pas trop obscur. D’autant que l’histoire stagne parfois, certains épisodes ayant très peu d’intérêt, voir même étant ennuyeux, ce qui aurait pu être évité.
Avec « ergo proxy », mon enthousiasme a donc plusieurs fois changé. J’ai d’abord eu du mal au début, puis j’ai fini par accrocher, avant d’être déçu par l’histoire qui n’avançait pas, jusqu’au final. L’impression de confusion et la lenteur mériteraient peut-être une note plus faible, mais je préfère mettre une bonne note pour l’effort sur la réalisation et l’histoire.
Pour résumé « Ergo Proxy » est un animé à l’esthétisme soigné, très intimiste, souvent onirique, parfois décalé, profondément philosophique, mais qui pèche par trop de longueurs et une histoire difficile à comprendre.