puppet master
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Eric est une série dérangeante, anxiogène, putride par certains aspects, mais très réussie. L'impression de sortir de la lecture d'un excellent thriller de série noire m'a pris à la fin de ces 6 épisodes. Le contexte était pourtant casse-gueule, tant il est complexe. La fin des années 80 à New-York, les SDF par milliers entassés dans les tunnels techniques du métro (situation qui n'a fait que s'aggraver depuis), des flics pourris et corrompus, des affairistes qui surfent sur la crise pour s'enrichir, l'homosexualité refoulée et les débuts du SIDA, des réseaux de pédophiles... Autant dire que l'on est dans le dark le plus total !
Et au milieu de tout ça, un drame familial, un couple en bout de course, un père psychotique qui va basculer dans un début de démence quand son fils disparaît... Et qui extériorise ses démons à travers une marionnette monstrueuse, reflet de ce qui est bon et ténébreux en lui. J'arrête là pour ne pas spoiler ; mais la lumière finira par éclairer ça à travers l'acharnement d'un flic intègre qui souffre de ne pas pouvoir vivre sa vie au grand jour.
Et tout ça tient la route. D'abord par un casting à la hauteur, Benedict Cumberbatch joue à la perfection ce père en chute libre mais qui ne renonce pas ; McKinley Belcher III se place à sa hauteur en flic tourmenté mais retords ; les seconds rôles assurent également. Il le fallait pour tenir une place ou presque chaque personnage cache aux autres toutes sortes de secrets. Et puis il y a aussi New-York elle-même, sa face sa plus sombre, celle qui a dû inspirer Batman. La ville des gratte-ciels, mais aussi la ville des entrailles.
Le scénario, bien construit, ne se perd pas comme souvent à tenir en haleine avec des fausses pistes lassantes ; mais comme dans toute bonne enquête, de petits morceaux se dévoilent dans un tempo bien tenu. La marionnette d'Eric, qui donne son nom à cette série, n'apporte rien en soi, si ce n'est à mettre en lumière l'âme torturée de Vincent, le père. S'il s'enfonce de plus en plus profondément, jusqu'à presque renoncer à sa quête rédemptrice, il devra affronter Eric pour enfin renaître. On pense alors forcément à certaines scènes de Fight Club. Contrairement à Happy !, autre série (génialement déjantée) avec un monstre gentil, Eric ne guide pas Vincent, mais il lui donne de l'espoir et lui tend un miroir. Cela aurait pu être raté, voire grotesque, mais bien au contraire, il insuffle aussi aux spectateurs l'espoir d'une fin heureuse.
Eric est une série à voir, sûrement une des meilleures de l'année malgré son côté dark qui pourra faire fuir quelques âmes sensibles.
Créée
le 8 juin 2024
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