Un politicien naïf comprend en dernier ressort et trop tardivement que l'ensemble de ses collègues gouvernementaux sont, soit des monstres froids totalement démunis d'humanité, soit de sinistres hypocrites et des arrivistes agrémentés d'une grande lâcheté. Dans ce mouvement, il comprend également qu'il était donc le complice de ces gens là. Se révèle alors à lui son tragique aveuglement. Tout cela est très bien.
Ce qui est moins bien, c'est que manque ici une présentation quelque peu conséquente du contexte historique de ces "années de plomb" en Italie qui aurait permis d'illustrer et de donner sens à cette réalité; participant ainsi à notre édification. Nous aurions aussi apprécié qu'en cette occasion soit quelque peu levé le voile sur cette opacité. En cette absence, on ne pourra donc que se reporter vers les mœurs infâmes mais habituelles que l'on retrouve très généralement dans les formes de la gestion étatique, mondialement.
La crétinerie idéologique et stratégique des malheureuses "brigades rouges" y est également bien peu argumentée. Il y aurait pourtant tout lieu de se demander comment et pourquoi un groupe d'activistes apparaissant comme aussi déterminés a réussi à nuire si profondément à la cause qu'il était censé défendre. Bref, cet "Esterno Notte" a pour effet de nous laisser en une regrettable expectative, 45 années après l'événement. Ce qui, de ce fait, ne peut qu'interroger sur sa raison d'être.