Everwood. C'est la ville qu'a choisi le Dr Brown (Treat Williams inattendu en sosie parfait du bon docteur Martin Winckler), éminent neurochirurgien, qui à la suite de la mort accidentelle de sa femme, décide de quitter New-York en compagnie de ses deux enfants pour refaire sa vie en tant que médecin généraliste et apprendre enfin (et c'est pas gagné) à devenir un bon père. Au fil d'intrigues miroirs souvent entrelacées, lui et son fils Ephram (Gregory Smith), vont apprendre à se connaître comme tout fils et tout père, tantôt par les coups, tantôt par les sentiments.
Si le postulat de départ peut sonner, a priori, très creux à l'oreille, sachez que Everwood est un des plus beaux family drama que la télévision américaine ait connu ses dernières années. Car grâce aux plumes combinées d'une brigade de scénaristes très inspirés, la vie à Everwood n'a rien à envier au tumulte urbain des séries susnommées : des intrigues cornéliennes à choix multiples, un oedipe gros comme ça, du suspens médical, des histoires de cour de récré prises très au sérieux, des fantômes, du haut mélo, des consultations gratuites pour tout le monde... Je ne saurais plus vous encourager à découvrir cette série qui en est déjà à sa quatrième saison aux USA et dont la première avait été diffusée de manière sporadique le dimanche sur France 2 entre deux tranches de Drucker en 2003.
La facture assez classique évoque les productions les plus stylées de David E. Kelley notamment Picket fences (alias la Ville du Grand Secret, Un drôle de Sherif et autres titres bidons sous lesquels a été programmée la série en France), on pense aussi, à voir tous ces arbres et ces plans contemplatifs sur les montagnes, à la seconde saison de Twin Peaks quand l'action délaissait le thriller pour s'intéresser d'un peu plus près aux habitants. Rurale et épique, moderne et rustique et mi-ado mi-adulte comme The O.C, Everwood vous fera oublier définitivement le son des sanglots longs du violon de Charles Ingals et découvrir, ou pas, le vert paradis de contrées télévisuelles inexplorées.