On a aimé Kairo, pas pour son envergure prophétique un brin plombante mais pour sa mise en scène horrifique, ses apparitions soudaines de spectres. ici peu de moyens pour un film d'épouvante à la facture plus classique mais avec une idée scénaristique détonante, qui fait de ce film une oeuvre fantastique à part. Un anti-6ème sens en somme : une femme, par ailleurs tout à fait ordinaire, menant une vie ordinaire avec un mari ordinaire, possède des pouvoirs surnaturels qui pourraient faire d'elle une réelle héroïne de série tv, oui mais Kurosawa va faire de cette potentielle et énième super héroïne du genre, une Emma Bovary qui va se transformer peu à peu en petite Lady Macbeth, emportant dans le torrent du crime un mari impuissant. L'extraordinaire laissera place au crime ordinaire, à l'humain dans toute sa médiocrité quand il prétend à la magie et ne fabrique que du mensonge. Une manière de dire que le déballage surnaturel sur grand écran pourra bien y faire c'est bien notre conscience in finequi nous hante, les fantômes c'est juste pour le fun et draguer les filles au cinéma.
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