Tournant autour du thème assez rare dans les séries de la prostitution, Extracurricular parvient à traiter le sujet avec une intelligence et une originalité remarquables. D'abord, parce qu'il prend le parti de le mêler à l'univers des adolescents, en soulevant le problème de la prostitution des mineures. Ensuite, parce qu'il place au centre de l'intrigue un antihéros, Jisoo, qui recourt au proxénétisme pour payer ses études et accomplir son rêve, qui n'est autre que de mener "une vie normale". De là surgit le dilemme qui parcourt la série : Jisoo, lycéen sans le sou, abandonné par ses parents, est-il moins coupable que d'autres pour le crime qu'il commet ? Rapidement perturbé dans son business par une camarade de classe qui est son antithèse exacte, Jisoo se retrouve bientôt confronté aux répercussions de ses actes...
Derrière ses aspects de "teenage" drama un peu simplet, Extracurricular se révèle au fil des épisodes une série très sérieuse, qui parvient avec brio à développer des personnages à la psychologie complexe et intéressante et une histoire tout bonnement captivante. L'écriture du scénario est servie par une prestation remarquable de la part du duo d'acteurs principaux (20 ans et 25 ans !) et une galerie de personnages secondaires aussi attachants que détestables. Le rythme global de la série (10 épisodes) est très équilibré, ce qui est suffisamment rare pour être souligné.
On appréciera la réalisation très soignée, qui laisse transparaître de la série une impression de "réalisme" que je n'avais plus retrouvé depuis 13 Reasons Why (sûrement la "patte Netflix" pour le coup), tout en donnant lieu à quelques éclairs de génie (le plan final !). La qualité de la bande-son est aussi à relever, avec des mélodies urbaines qui viennent parfaitement accompagner le reste.
Il serait donc dommage de passer à côté de cette série, car sous ses airs de drama pour ado, c'est une toute autre histoire, bien plus dure et cruelle, qui s'y trouve développée avec une maîtrise qui force le respect.