Précisons d'emblée que ce n'est pas la première fois que les séries coréennes mettent sous les projecteurs des personnes souffrant d'un trouble autistique. Pensons à Good Doctor ou à Move To Heaven ! Je n'ai pas vu le Good Doctor coréen (mais bien l'américain), mais j'ai été très touché par Move to Heaven. Et il en a été de même pour Extraordinary Attorney Woo, un drama qui se passe dans le milieu sérieux d'un bureau d'avocats tout en pratiquant un humour souvent vraiment imparable. Au passage, ce n'est pas seulement la cause des personnes autistes qui est traitée, mais la série en profite aussi pour épingler dans les affaires du cabinet, parfois sans grandes nuances, certaines situations qui font ou ont fait débat dans la société moderne coréenne, comme l'énorme charge de travail qui pèse sur les élèves coréens ou la place des transfuges nord-coréens. Il y a aussi des sujets plus universels, comme la défense de l'environnement. Mais le but final, c'est tout de même de faire passer le message qu'il faut accepter que tout le monde ne soit pas pareil en pensée et en comportement, et de se montrer ouvert à la différence. Se greffe aussi sur l'histoire une intrigue de fond liée à la mère absente de l'avocate Woo, intrigue qui est pour moi le petit point faible de la série, car pas vraiment indispensable. La question des relations amoureuses pour une personne autiste n'est heureusement pas mise de côté, et donc, les difficultés d'une relation entre notre avocate autiste et un collègue de bureau forment l'autre fil conducteur de la série. Comme on est dans une série très bienveillante, je ne me suis pas trop inquiété à ce point de vue. Autre point qui n'est pas oublié, c'est l'inquiétude des parents d'un enfant "différent", la série le montre au travers du père de l'avocate Woo.
Du côté des acteurs, j'ai été séduit par le jeu à la fois simple et nuancé de Park Eun-bin, qui joue l'avocate Woo, une autiste du type Asperger, particulièrement douée pour la matière qu'elle a étudié, le droit, et au grand dam de ses proches, experte en cétacés (baleines, dauphins...) dont elle parle à tout bout de champ. Par contre, côté relationnel, elle est très premier degré, capte difficilement les sous-entendus et les sentiments humains en général. Elle a aussi du mal à filtrer ses paroles, ce qui peut la rendre à la fois charmante ou irritante selon le cas. Bien entendu, son arrivée dans un grand bureau d'avocat va poser question. Tout le jeu de l'actrice est de faire passer à la fois ces caractéristiques liées à l'autisme tout en ne les caricaturant pas et en évitant un jeu façon "robot insensible". Elle arrive pour cela à faire transparaître ses tourments intérieurs tout en gardant cet état d'absence apparente de l'autiste. Ce rôle a projeté Park Eun-bin au rang de star mondiale, vu l'audience remarquable sur Netflix, et c'est largement mérité. Dans les autres rôles, c'est surtout le jeu tout en émotion de Kang Ki-young, qui joue le responsable direct de Woo, qui m'a le plus impressionné. Habitué aux seconds rôles, il montre ici qu'il mériterait un jour d'en obtenir un premier. L'amoureux transi de Woo est joué par l'acteur et chanteur Kang Tae Oh. C'est le beau gosse gentil de service, et il fait très bien le job de l'amoureux, même si le scénario ne lui donne malheureusement pas toujours les outils pour montrer de manière suffisamment convaincante son évolution psychologique.
Au final, j'ai passé un diablement bon moment avec l'avocate Woo, principalement grâce au jeu et à la personnalité solaire de Park Eun-bin, et je suis aux anges qu'une saison 2 ait bien été confirmée !
(P.S. j'ai commencé The king's affection avec Park Eun-bin, et elle y est aussi excellente!)