Après Entourage, il me semblait approprié de voir Extras : les personnages ne sont pas des stars égocentriques cette fois, mais des figurants qui essayent de percer, donc il y avait des chances pour qu'ils soient bien moins prétentieux.
Au premier épisode, visuellement ça fait bien plus cheap que je ne le pensais, mais en tout cas l'humour est là !
Andy Millman, le héros, se présente à un producteur en ces termes : "I’m an actor, yeah, although at the moment I’m concentrating more on background work".
Presque chaque épisode débute par un extrait d’un film fictif sur le tournage duquel se retrouvent Andy et son amie Maggie. A chaque fois, le genre du film est différent, et la série reproduit bien le style esthétique un peu cliché propre à chacun.
Dans l’épisode 1, c’est un drame en temps de guerre tout en nuances de gris, tourné par Ben Stiller. Il adapte à l’écran la vie d’un scénariste dont la famille est morte durant la guerre. Et Andy essaye de discuter avec ce scénariste encore accablé par la mort de ses proches pour obtenir une réplique dans le film !
C’est pas commun pour un personnage principal, mais au début de la série il apparaît vraiment comme un sale sans-gênes, qui fait tout pour se faire remarquer.
Alors qu’Andy cherche à être connu, son amie Maggie quant à elle cherche un mec sur chaque tournage.
A chaque épisode, à chaque tournage, il y a également une star différente, des guests dans leur propre rôle mais qui jouent en fait différentes parodies de star : la star odieuse, prétentieuse, faux-cul, ou dépressive car sur le déclin, …
Ben Stiller en gros connard est énorme dans le premier épisode, mais Patrick Stewart (Star trek, X-men), peu habitué aux rôles comiques pourtant, est encore mieux quand il pitche son script où il joue un personnage semblable à celui du Pr Xavier, si ce n’est que les situations où ils use de ses pouvoirs finissent toutes avec une femme dont les vêtements tombent au sol. On dirait peut-être pas comme ça, mais c’est à se plier en deux.
On a aussi Daniel Radcliffe en ado libidineux, qui envoie un préservatif dans les cheveux de Diana Riggs. Un grand moment.
Il y a un peu de Curb your enthusiasm dans Extras, puisque les personnages gâchent toutes les bonnes occasions qui se présentent à eux, à cause de quiproquos et de conflits invraisemblables dans lesquels ils se retrouvent pris. Régulièrement aussi, comme Larry David dans sa série, Andy et Maggie sont pris pour des racistes à cause d’un malentendu.
Et quelques soient les mauvaises situations dans lesquels ils sont pris, ils ne cessent de s’embourber en essayant de s’en sortir.
La différence avec Curb your enthusiasm, c’est qu’avec ce genre de situations Extras est toujours drôle, et ne devient jamais agaçant.
Ce qui peut être un peu énervant, c’est que l’agent vraiment débile d’Andy ou son amie Maggie le foutent tout le temps dans la merde, et que par leur faute ou la sienne Andy enchaîne les échecs, ce qui est frustrant, mais la série est tellement drôle qu’on n’en tient pas rigueur.
A la fin de la saison 1, la BBC accepte le projet de sitcom d’Andy, et alors que d’après ce qu’il en dit on s’attend à ce qu’il fasse "The office", on découvre au début de la saison 2 que sa série n’est pas du tout ce qu’il voulait, tant tout le monde s’en est mêlé, et c’est devenu une merde comme on en voit trop à la TV.
Avec cette situation où Andy ne contrôle plus son œuvre, on a une vision réaliste et donc d’autant plus tragique de ce qui peut arriver dans le monde de l’audiovisuel ; c’est surprenant de la part de cette série comique, au ton léger la plupart du temps.
La série traite aussi un peu de l’irrespect que l’on peut avoir pour les personnes commençant au bas de l’échelle, les figurants, comme dans cette scène avec Clive Owen qui choisit une "prostituée". Une scène à la fois hilarante et tragique ; c’est une des choses que la série réussit très bien.
Le dernier épisode est même étonnamment touchante, j’en ai versé une larme.
Extras, c’est original, c’est à se tordre de rire, et il y a un propos. Sûrement une des meilleurs séries comiques que j’ai vu.
Je vais enchaîner avec la version UK de The office, toujours par Ricky Gervais.