D'avoir revu ce feuilleton de fiction historique français de sept épisodes la première fois, depuis presque quarante années après sa première diffusion sur Antenne 2, dans la première moitié donc des années 1980, a procuré un drôle d'effet mais dans le sens positif. On peut prêter à cette histoire une forme de western sous les derniers troubles de la Révolution Française et dans des paysages superbes du Sud-Est.
Nous sommes donc en 1799. Une voix off expose la situation chaotique dans une jeune république fragilisée où des individus immoraux se sont enrichis de la confusion dans toute la France où règne le Conseil des Cinq-Cents, tandis qu'hors des frontières, Napoléon Bonaparte guerroie en Égypte. Un homme arrive, muni de deux montures, sous une musique tendue, se désaltérant sous un soleil cogneur. On ne connaît que son prénom, Fabien, personnage principal et taiseux joué par l'acteur Jean-François Garreaud tout en chevelure longue et collier de barbe sous le menton, arrivant dans un pays stridulant du sud de la France alors jeune nation divisée en départements administratifs. Notre mystérieux héros rencontre un jeune garçon, Éric (le tout jeune Stéphane Aznar), attachant orphelin à l'accent bien prononcé de la région (ça donne un parfum de vacances), habile débrouillard et petit chapardeur qui l'accompagnera, important jeune allié qui aidera Fabien tout le long du feuilleton.
Les raisons de la venue du cavalier ardéchois dans la Drôme se révèleront au fur et à mesure, notamment à partir du quatrième épisode et jusqu'au dernier et au fil des rencontres amicales ou hostiles ; entre des gîtes et des couverts et des attaques à coup de poing, de lame ou de feu, une quête de justice devra être résolue face à des hommes de peu d'honneur et de moral, avides de pouvoir et de domination.
Parmi les acteurs, des plus (re)connus nous croiserons Bernard Fresson d'un des antagonistes principaux et répugnante ordure sous le nom de Joseph Colinart, Pierre Vernier (que l'on a vu aussi dans le feuilleton Michel Strogoff au côté de Vernon Dobtcheff), dans le rôle ici de Serviat, insidieux serpent exécutant les basses besognes. Le comédien Maurice Chevit dans le rôle de saltimbanque apporte un ton léger dans le récit et beaucoup reconnaîtrons Maurice Barrier dans le rôle d'un juge intransigeant et incorruptible qui ne semble pas être un inconnu pour Fabien. Évoquons quelques femmes amenant tout de même une certaine importance à l'histoire comme Julie, la maîtresse de Colinart et Olivia, la douceur pour la première et la rigueur religieuse pour la seconde, jouées par les actrices Françoise Dorner et Catherine Ménétrier.
Tel un homme des hautes plaines, descendu de son Ardèche voisin, qu'est donc venu faire Fabien De La Drôme ? Pour le savoir, il n'y a qu'à regarder ce bon feuilleton dont la trame semble certes complexe voire incompréhensible au début dans une contrée où règne la corruption, le brigandage et la violence.
Et cette musique, signée par Raymond Alessandrini, épique à chaque générique et d'autres thèmes cinématographiques qui collent parfois pas très bien avec le mince format télévisuel en décalage lors de quelques scènes ... !