Captain Falcon et le Soldat du mid-tiers.

A la fin de ma critique sur WandaVision, j'avais dit : "Est-ce que j'espère que les autres séries du MCU seront aussi bien que ça ? Non, pas du tout : je m'attends à des trucs très moyens voire claqués au sol. " ... Et bah, Falcon et le soldat de l'Hiver viennent de confirmer cet à priori.

En fait, à l'origine j'avais décidé de passer mon tour : j'avais eu des retours assez mitigés de la série et aucun des deux personnages n'a jamais été dans ce que j'aimais particulièrement. Il faut dire que c'est littéralement ce qu'on appelle des personnages "mid-tiers" : Falcon est juste "le pote sympa" de Captain America, Bucky est une sorte de dark-Sasuke et ils n'ont ni background intéressant ni pouvoirs ultra-pétés (totalement l'inverse de Wanda et de Vision en fait.) Et puis, ma copine m'a fait "non, mais ça va moi j'aime bien Falcon" (je pense qu'elle a confondu avec Hawkeye mais qu'elle refuse de se l'avouer) du coup on a regardé.

La formule MCU au secours de la licence

Et c'est... exactement ce à quoi je m'attendais : Une série qui tente d'infuser l'esprit des films d'espionnage Captain America, et on est tellement dans le coeur de la licence que dès la fin du premier épisode on voit apparaitre le successeur de Captain America. On est donc dans de l'enquête, du thriller paranoïaque avec des scènes d'actions sur-découpée. Le pilote est vraiment très très peu engageant puisque les problèmes des héros se résument à : "J'ai pas de copains" (pour Bucky) et "j'ai du mal à avoir un prêt à la banque" (pour Falcon) C'est à la limite si on s'est demandé si on allait regarder la suite, surtout que les épisodes durent bien leur 45 longues minutes quand ça lorgne pas vers 1h.

Heureusement, la série est tirée vers le haut par... la formule MCU en fait, avec cette idée qu'on est en train de voir une nouvelle pièce d'un tout en perpétuel mouvement. Du coup, l'intrigue principale qui traite des conséquences du claquement de doigt de Thanos. En effet, lorsque 50% de la population a disparu, les pays riches ont fait émigrer en masse des habitants des pays pauvres afin de faire tourner la société. Or, ces gens se sont retrouvés au dépourvu quand au bout de 5 ans tout le monde est réapparut. Ce qui créé des camps de réfugiés un peu partout ainis qu'un groupe terroriste destiné à faire bouger les choses. Et cela tourne autour du sérum permettant de créer des super-soldats, un élément qu'on avait perdu de vue depuis un petit moment.

L'autre chose intéressante c'est qu'au niveau de ses antagonistes et de ses alliés, la série reste dans une zone grise particulièrement intéressante. Daniel Brulh revient dans le rôle du Baron Zemo et semble s'éclater à faire le méchant faussement affable, surtout qu'ils ont pas rendu le personnage caricatural : il reste contre les super-héros en règle générale. A l'inverse, on trouve le de John Walker, le nouveau Captain américa qui se démarque puisqu'il montre très vite les limites de ce que Captain America ne devrait pas faire et représente au contraire une forme de violence absolutiste.

On a Emily VanCamp qui rempile dans son rôle de Sharon Carter (qui a mal vécue les conséquences de Civil War) et dont le rôle est franchement plus ambivalent qu'auparavant et on voit des soldats du Wakanda qui font coucou.

Mais des grosses lacunes d'écriture :

Niveau humour, mis à part dans l'épisode 2 on est rarement dans le côté "MCU qui désamorce la prestance des personnages" mais ils s'autorisent parfois à partir en mode "buddy movie" avec un côté "ils se détestent mais ils sont obligés de collaborer ensemble" et la série reste quand même très très terre-à-terre pour une série Marvel.

Et parfois c'est pas un mal (on voit des questions comme le problème des réfugiés, la condition noire ou la difficulté du passage de flambeau être traités de manière intéressante. Mais la série n'est pas exempte de scènes qui tirent en longueurs quand elles ne sont pas redondantes, la palme revenant à l'avant dernier épisode où la plupart des événements auraient pu être résumés en 15 minutes. C'est parfois un peu plombant et parfois un peu "osef" et le dernier épisode contient un speech de Falcon envers les réfugiés qui se veut ultra-prenant et super philosophique mais qui parait juste moralisateur et plein de sophismes. Et dire que la série devait être plus longue de 2 ou 3 épisodes. Idem pour les costumes : je pense qu'il y a des gens très heureux de voir Falcon reprendre un costume fidèle à la fin de la série.... mais ça fait quand même super kitch.

La série n'est pas non plus particulièrement maline : les plans des héros et des méchants sont parfois à la limite de la stupidité. Et Captain America oblige on trouve les fameuses scènes d'actions qui sont trop découpées pour être visuellement impressionnantes. C'est dommage parce que certaines d'entre elles sont plutôt couillues couillues (la scène d'intro, mais aussi une scène de l'épisode 5 avec trois super héros qui se battent et où quelqu'un est projeté contre le bouclier de Captain America) mais c'est quand même vachement hachuré tout ça. Et puis le dernier épisode aurait pu avoir pleinement un caméo de Spiderman, qu'est ce qu'il foutait ? Il était en vacanc... ha oui !

En vrai, s'il y a des bonnes scènes, des idées bien exploitées et des développement de personnages intéressant, j'ai quand même beaucoup baillé devant la série pour la considérer comme réussie. C'est pas inintéressant... mais je pense pas que je reviendrais pour une saison 2.