Depuis le triomphe des sitcoms de potes dans les années 90, les sitcoms familiales se sont faites discrètes avant de pulluler à nouveau l'écran à la fin de la décennie 2010. Fam a le mérite de secouer la formule-type (père imbuvable, demi-soeur incontrôlable, tiraillement couple-famille)... mais se montre trop sage.
Quand elle tente d'échapper au moralisme, Fam finit le plus souvent par y revenir, par une glorification des liens familiaux béate et rappelant la bien-pensance conservatrice des sitcoms 80's. Les parents noirs ne renouvellent pas les épuisantes caricatures - papa cool, mama rigide - le meilleur ami gay n'offre rien de plus depuis le Stanford de Sex and the city (épatant personnage en son temps, mais on attend quand même plus aujourd'hui qu'un clone des 90's).
Pourtant, Fam n'aura pas démérité. Son effort de parler des thèmes sociaux d'aujourd'hui avec finesse aura parfois fonctionné. A côté d'une Nina Dobrev moyenne, Odessa Adlon explose l'écran en tornade de feu, de sexe, d'énergie, et Gary Cole assure toujours en second rôle raflant les meilleures répliques. Si le fond a 40 ans de retard, la forme arrive parfois à avoir le rythme des sitcoms les plus récentes. Ni bonne ni mauvaise, Fam est juste anodine, seulement relevée par 2 de ses acteurs en état de grâce. Dans le genre sitcom familiale qui dépote, on préfèrera Arrested Development.