[Garanti sans révélations, casher.]
Ils nous volent tout. J’en entends déjà nous répéter cela à l’envi. « Remake »,
« reboot » (comme ces termes sont moches, inadapté à notre beau langage) toutes ces œuvres, bandes-dessinées, dessins animés, films d’enfance, d’adolescence, elles sont si belles dans notre mémoire ancienne et quelquefois trouble, mais présentes et importantes...
Si belles que plus tard dans ce flux ininterrompu d’œuvres à produire - une véritable chaine de montage digne du taylorisme des usines Ford -, qu’ils leur faut à nouveau les utiliser, les pressurer, utiliser « le filon » pour gagner à nouveau de l’argent.
J’en parle sur ce site à propos d’un de mes avis sur « Avengers » ou « X-men » car je suis un collectionneur de BD, mais aussi de « vieux » livres, des éditions originales, eh oui, le tout se côtoie chez moi, tout ce qui avait, A, une place dans mon cœur.
On nous vole nos souvenirs !?
Oui, il faut l’admettre, mais dans le contexte de Fargo, la série, c’est moins douloureux, c’est même presque jouissif, même si le pincement au cœur est là, présent.
J’ai du mal à l’admettre (bon sang, c’est si dur ?) : j’ai aimé.
Et j’en aimerai la suite si cela continue dans ce cadre, un bon travail autour d’une idée qui – aurait – pu faire peur aux adorateurs presque fanatiques des frères Coen.
Mais c’est bon, très bon. Par contre c’est différent, Fargo est là, cela se ressent, mais...
Je ne sais plus trop dans quel contexte j’avais visionné le film à l’époque, je sais que j’étais encore étudiant..sur la fin peut-être.
Ça y est je change de sujet, revenons-on en a Fargo, la Série.
Attention. Bien sûr et je puis le comprendre aisément, tout le monde n’est pas un aficionado du cinéma des frères, certains ne percevront pas ou mal certaines scènes, ils en mettront en cause la crédibilité, oui, pourquoi pas. Même aussi celle de certains dialogues surprenants, [bizarres] pourraient-ils dire. Mais comme David Lynch, dans Twin Peaks pour ne citer que cette série de son œuvre, moi non plus je n’aime pas que des réalisateurs fassent du « bizarre » pour uniquement se démarquer, se montrer et sans utilité aucune. Pour moi, un génie est souvent « bizarre » cela transparait alors dans son œuvre ou sa création. Et alors là, aimer ou ne pas aimer, c’est votre décision. Mais j’ai vu nombre de réalisateurs, créateurs de séries & Cie nous montrer des choses sans queue ni tête et cela restait .. déplaisant à mon goût. Certains peuvent vous faire adorer ce que vous trouveriez dérangeant ou, justement, je me répète, bi-za-rre ! Ils ont cette capacité géniale, pour ma part. C'est le cas de certains artistes comme les frères Coen, David Lynch et quelques autres.
Ne renâclez point de suite, regardez d'abord.
Quelle idée géniale que d'adapter l'œuvre des frères Coen dans ce format. Cela se trouverait, s’il fallait le déterminer, entre le côté communauté avec ses secrets et un style de Breaking Bad pour le côté comportemental à tendances absurdes avec la sociologie des classes moyennes.
L'Histoire ? Réécrite. Des personnages sont là, certaines situations ont..pivoté ont été modifiées légèrement ou plus lourdement, selon, mais il s'agit toujours du goût de Fargo.
L’ambiance ? Anxiogène, neige, ennui et la petite ville ou bien peu de choses arrivent.
Les références ? Si vous êtes un tout petit peu cinéphile vous en trouverez beaucoup, les frères produisent la série voyez-vous, comment résister.
Les dialogues et les situations sont amenées avec bon sens, mais la surprise est là.
Un casting presque idéal : Billy Bob Thornton, très méchant pour le méchant (quelle analyse poussée ! mais vous me comprenez si vous avez visionné l'épisode "pilote"). Bravo aussi à Martin Freeman très bon en tête à claque malheureux, arrivé au bout.
Narrativement c'est d’un goutteux, le récit est assez imprévisible, comment savoir ce qui va arriver ?
Impossible !
Et pourtant c'est si agréable, la vie est si prévisible, elle, après tout.
Les stéréotypes sont malmenés, la morale désintégrée (ça j’aime), le bon rôle n'est pas forcément distribué aux plus vertueux, brillants, les méchants, les lâches ont aussi leur chance. Il est parfois nécessaire de s'affranchir des règles pour vivre pleinement (on songe à Walter White (Breaking Bad)) et parfois il vaut mieux rester sagement et respecter les Lois.
Je me demande comment cette série peut évoluer. La neige du Minnesota pourrait-elle nous amener autant de plaisir que le sable du Nouveau-Mexique ?
J’espère surtout que cela restera un brillant exercice (pour moi du moins) court et intense, pas 3 saisons, pas d’étirements absurdes et monétaires, je vous en supplie !
UN chocolat fourré, pas plusieurs boites, je ne tolérerai point que l'on m’écœure de Fargo, merci.
**Cette note est valable uniquement pour l'épisode dit "pilote" de la série, selon évolution...