Qu’attendre de cette série basée sur le film culte du même nom des frères Cohen. La réponse apparaît dès les premiers épisodes : à du bon. La photographie est travaillée et on retrouve l’ambiance envoûtante du film des frères Cohen : un Minnesota glacial, sombre et loufoque théâtre d’une histoire particulièrement violente (de la neige et du sang en somme). Pendant ces 10 épisodes qui passent du thriller noir à la comédie cynique, des scènes gentillettes aux assassinats de sang-froid on suit l’évolution d’une ribambelle de personnages hauts en couleurs.
Les acteurs principaux sont parfaits avec en tête de gondole Billy Bob Thorton en Lorne Malvo, son intelligence machiavélique, son calme glaciale, ses différents personas succulents, ces mimiques faciales et ses punchlines qui dépotent. Sa rencontre avec Lester (Martin Freeman) va transformer à jamais la vie de la petite ville de Fargo et d’une ribambelle de destins plus invraisemblables les uns que les autres. A commencer par ceux de Lester, de Molly l’inspectrice (Allison Tollman) et de Gus le policier/mailman (Colin Hanks) qui jouent tous les trois très justes.
La série doit aussi beaucoup à ses seconds rôles croustillants : les deux tueurs envoyés par le syndicat du crime de Fargo (tout bonnement géniaux), Bob Odenkirk en chef de police niais et dépassé et son équipe de policiers incompétents ou encore Oliver Platt en Grecque exubèrent directeurs d’une chaine de centres commerciaux sont les plus marquants. Ils viennent insérer de petite histoire au sein de la trame principale et nous offres quelques scènes particulièrement réussies.
La série perd toutefois un peu de sa folie et s’épuise sur la fin lorsqu’elle abandonne ces histoires parallèles pour se recentrer sur la trame principale et conclure le plan à quatre Malvo, Lester, Molly et Gus.