Si l'on pouvait craindre que la série Fargo se contente de surfer sur le succès du film éponyme des frères Coen, le visionnage des 10 épisodes que comporte cette première saison, nous rassure.
Subtile variation de l'oeuvre dont elle s'inspire, Fargo nous amène dans un univers décalé, où la blancheur immaculée de la neige n'a d'égal que l'esprit troublé des protagonistes. Soit donc un personnage d'assureur faible (Martin Freeman, parfait de couardise et d'ambiguité) qui se fait influencer par un tueur insondable (Billy Bob Thornton, fascinant en générateur de chaos) et se retrouve alors dans une situation inextricable qui fera intervenir une responsable des forces de l'ordre.
Dit comme ça, on pourrait croire avoir affaire à un paresseux remake avec les mêmes personnages et les mêmes situations. Ce serait être malhonnête tant la série parvient à se détacher de son modèle tout en en gardant l'essence. En effet, si le point de départ est similaire, la série va beaucoup plus loin dans l'étude de ses personnages (normal, me direz-vous, elle a une durée beaucoup plus longue). Elle s'attache à montrer la faiblesse, la force ou la violence qui peuvent tout à coup émerger de n'importe quelle personne, dans un monde où la quête du succès par la richesse et/ou l'écrasement des autres, est devenu une doctrine.
On retiendra plusieurs moments de pur suspense dans des situations totalement abracadabrantes (mais toujours crédibles) qui permettent à la série d'être toujours surprenante jusqu'au bout et de prendre en continu le spectateur à contre-pied de ce à quoi il pouvait s'attendre.
Réussite de l'année 2014, on espère que la suite sera du même acabit.