Fate/Stay Night, c’est un peu comme si quelqu’un avait pris un manuel d’histoire, un catalogue d'armes médiévales, et une collection de mangas de fantasy, qu’il avait tout jeté dans un mixeur magique, et puis, BAM ! Vous avez une série où des héros légendaires s’affrontent dans une guerre mystique… mais où tout le monde semble beaucoup trop beau pour être vraiment historique. Teletama nous plonge dans un univers où des adolescents normaux se retrouvent soudain à invoquer des figures mythiques pour participer à une "Guerre Sainte", le tout saupoudré de combats épiques, de magie à gogo et de dialogues parfois plus longs qu’une dissertation de philosophie.
L’intrigue tourne autour de Shirou Emiya, un lycéen tout ce qu’il y a de plus ordinaire (sauf qu'il a un penchant pour la réparation de grille-pains), qui se retrouve involontairement impliqué dans la Guerre du Saint Graal. Le Graal, ici, ce n'est pas juste une coupe en or poussiéreuse, mais un artefact surpuissant qui exauce les vœux et cause suffisamment de chaos pour faire trembler le monde. Et comme si le destin n'était pas assez cruel, Shirou devient le "Master" de Saber, un Servant mystérieux et ultra-badass (qui est en réalité une version féminine de... spoiler alert... le Roi Arthur !). Oui, un Roi Arthur version anime, armée d’une épée magique invisible, et qui semble être un mélange parfait entre badassitude et froideur impénétrable.
Le concept de la série est franchement séduisant : chaque "Master" invoque un "Servant", un esprit héroïque tiré de l’histoire ou de la mythologie, pour se battre dans ce tournoi pour le Saint Graal. Les classes de Servants sont aussi variées que cool : Archer, Lancer, Berserker, et bien sûr, Saber, chacun avec ses capacités spéciales et son design stylé. Ça pourrait donner lieu à des combats légendaires... et ça le fait, parfois. Quand les épées brillent, que les pouvoirs magiques explosent à l’écran, et que les héros s'affrontent, Fate/Stay Night brille vraiment. Le problème, c’est que ces moments épiques sont souvent entrecoupés de beaucoup, beaucoup (trop) de dialogues.
Le personnage de Shirou, malgré son courage sincère, a une fâcheuse tendance à passer ses épisodes à réfléchir un peu trop à la morale de ses actions, et surtout à se demander pourquoi les gens veulent se battre (alors que la réponse est littéralement dans le titre : c'est une guerre). Il incarne le classique héros shonen un peu naïf, qui veut tout régler par le pouvoir de l’amitié, alors qu’il a littéralement un Roi Arthur version guerrière à ses côtés prêt à dézinguer du Servant. Ce dilemme moral de Shirou peut parfois être frustrant, surtout quand on attend de voir des épées voler plutôt que des débats sur ce qui est "juste".
En revanche, Saber, elle, est un personnage qui dégage une classe indéniable. Elle porte toute la noblesse et la tragédie d’un roi déchu, tout en étant capable de couper à peu près n’importe quoi en deux. Mais là encore, la série joue souvent sur son mystère sans vraiment creuser son personnage de manière satisfaisante dans cette version. Vous finissez par en vouloir plus, mais à la place, vous obtenez souvent des moments de tension dramatique un peu surjoués.
Côté visuel, Fate/Stay Night fait un bon travail avec des combats dynamiques et des invocations magiques bien stylées. Les effets lumineux, les explosions de mana et les éclats d'épée ajoutent un vrai punch visuel aux duels. Mais encore une fois, le rythme général de la série peut être un peu chaotique. Entre deux combats épiques, il y a souvent des longueurs où les personnages discutent philosophie ou s’interrogent sur les mystères du Graal, ce qui peut freiner l’excitation qu’on ressentait juste avant.
Le vrai point fort de Fate/Stay Night, c’est ce monde fascinant où des héros mythiques, qui ont traversé l’histoire, se retrouvent face à face dans un duel moderne. Voir des figures comme Hercule ou Cu Chulainn se battre sous les néons modernes de la ville japonaise, c’est un concept qui a du potentiel. Mais ce potentiel n’est pas toujours pleinement exploité dans cette première adaptation, avec une narration qui tire parfois en longueur et des arcs émotionnels qui semblent faire du surplace.
En résumé, Fate/Stay Night est une série qui séduit par son concept de guerre mystique et ses combats stylés, mais qui peut frustrer par son rythme inégal et ses dialogues introspectifs parfois trop lourds. Si vous êtes là pour voir des héros légendaires s'affronter dans des duels épiques, vous serez servi... mais il faudra aussi vous armer de patience pour les moments plus lents où les personnages se perdent dans des réflexions un peu trop philosophiques.