Fate/zero
7.6
Fate/zero

Anime (mangas) Tokyo MX (2011)

Fate/stay night avait été une série intéressante dans le sens où elle possédait un véritable potentiel, mais frustrante. Ses défauts ressurgissent de manière encore plus visible face à ce Fate/Zero, qui se déroule plusieurs années auparavant.
Le principe de la guerre du Saint Graal, c'est de faire s'affronter des mages invoquant des personnages (plus ou moins) historiques supposés très puissants comme serviteurs. Le problème de Fate/stay night – qui, disons-le franchement, n'est pas nécessaire pour apprécier Fate/Zero – c'est que la série nous présentait une version pervertie de cette guerre, dont la plupart des mages se demandaient ce qu'ils faisaient là et/ou se montraient incapables d'invoquer des héros corrects ; pour ne rien arranger, le protagoniste principal était partisan du « je veux sauver tout le monde ». Avec Fate/Zero, tout de suite, c'est une autre histoire : l'anime nous invite à suivre une véritable guerre, avec des mages qui pour la plupart se sont entrainé et y participent en toute connaissance de cause, et des héros au diapason. N'espérez pas voir quiconque se demander qui peut bien être un mage parmi ses camarades de classe, l'ambiance est toute autre et cela nous permet d'éviter une part non négligeable de ce qui rendait Fate/stay night aussi frustrant.

Est-ce que cela signifie pour autant que Fate/Zero touche du doigt la perfection ? Parfois, il n'en est pas bien loin. Mais dans l'ensemble, s'il s'agit d'un titre correct, ce n'est pas pour autant un chef d'œuvre. Loin de là.
La série peut aisément être coupée en deux parties, d'une part car elle a effectivement été coupée en deux lors de sa diffusion – officiellement pour laisser le temps aux équipes de bien préparer les nouveaux épisodes – et de l'autre car nous pouvons vraiment trouver d'un côté une sorte de prologue, et de l'autre le vif du sujet avec les premières coupes franches chez les protagonistes.
Hélas! il s'avère après coup que le prologue était la partie la plus réussie de l'anime, avec sa présentation des personnages – mages comme serviteurs – ses premières escarmouches, et la progression de l'intrigue jusqu'au premier affrontement d'envergure. Ajoutez à cela la qualité du travail technique du studio ufotable, vous obtenez un anime qui fait indubitablement plaisir à suivre, et qui aura de quoi combler les déçus de Fate/stay night comme les nouveaux spectateurs.

Dommage, donc, que la seconde partie se montre un cran en-dessous, alors que la diffusion avait été interrompue le temps d'une saison pour la finaliser. Rien de dramatique, c'est juste un peu moins bon, avec quelques pointes de frustration en prime. Les combats commencent réellement, mais le réalisateur semble avoir du mal à les gérer correctement, et ils ne dégagent finalement pas ce souffle épique que nous pouvions en attendre, quand ils ne se terminent pas tout simplement de manière abrupte et décevante. C'est particulièrement vrai lors de l'épisode 24, qui a de quoi faire naitre quelques regrets de par sa réalisation chaotique et son déroulement.
Ce qui arrive aux combats est un symptôme d'un problème plus global : l'équipe donne l'impression de s'appesantir sur des points de scénario sans importance, au détriment d'aspects plus intéressants ; nait alors un déséquilibre, ce sentiment désagréable que la série va parfois trop vite alors que certains épisodes contiennent du remplissage. A vrai dire, il apparait que le rythme a été très mal géré dès le début : le prologue aurait pu être plus court, ainsi les auteurs n'auraient pas eu à s'apercevoir qu'il ne leur restait pas suffisamment d'épisodes pour traiter la somme de scénario restant...

Malgré une première moitié haute-en-couleur et passionnante, la seconde peine à transformer l'essai, aboutissant à un titre globalement plutôt réussi, mais dont le potentiel ne semble pas avoir été exploité convenablement, la faute principalement à une écriture en dents de scie et quelques combats décevants. Forcément dommage pour un titre qui commence aussi fort et nous offre une telle palette de protagonistes, ainsi qu'une ambiance sombre – voire glauque – du meilleur effet. Un anime plus que regardable qui ménage quelques passages de haute volée, mais n'arrive pas à proposer tellement plus.
Ninesisters
7
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le 23 juin 2012

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