"We're not gonna die. We can't die. You know why ?
Comme n'importe qui découvrant Firefly des années après, et pour ne pas faire original, je vais commencer bien sûr par un coup de gueule. Je vois rouge, je suis énervé et dépité. Comme Sheldon, j'ai envie d'ajouter Rupert Murdoch à ma liste de traitre que je pourrais démarrer aujourd'hui. Je déteste la Fox depuis toujours en réalité, avoir arrêté l'un des plus grands sitcoms de tous les temps, Arrested Development après seulement 3 saisons est une ignominie, avoir stoppé dans sa course la très méconnue John Doe qui s’avérait prometteuse m'avait fortement agacé et à côté de ça, avoir offert des saisons absolument dégueulasses à une série comme Prison Break, nous infliger des dizaines de saisons d'ignobles soap comme Bervely Hills ou Melrose Place, là il y avait du monde.
Certes on pourrait aussi parler du très mauvais goût des Américains, mais pour le coup avec Firefly, ils n'y sont pour rien ou du moins la tâche pour tenter de suivre la série était rudement compliquée, la Fox ayant décidé de saboter dès le départ le Show à coup de diffusions douteuses dans le désordre, système calqué plus tard par TF1 et M6.
Donc pourquoi je suis si énervé ? 14 épisodes seulement, ça peut sembler déjà pas mal, mais pas dans un tel schéma, nous ne sommes pas dans les conditions d'une série Anglaise qui la plupart du temps propose la moitié, Whedon lui, pensait étaler ça sur des années avec une base de 7 saisons. Et nous on a eu droit à 14 misérables épisodes et on est obligé de ressentir une frustration énorme, tant le Background du Show laissait présager quelque chose de dantesque. Avec un personnage aussi fascinant que River, un pasteur qui semble détenir de nombreux secrets, ces fameux hommes aux mains bleus qui vous glace le sang ou encore les Reaver aussi répugnants que terrifiants. Si certaines de ces questions trouveront des conclusions rapides dans le film, je ne suis pas rassasié, j'ai un sentiment d'inachevé qui une semaine après avoir quitté la série continue de me hanter.
Avec des procédés narratifs novateurs pour l'époque et particulièrement efficaces qui offrent des petits bijoux inoubliables comme Out of Gas ou Ariel, on effleure ne serait-ce que ce qu'aurait pu devenir Firefly avec plus de temps. Cette série bourrée d'humour à la sauce Whedon et magnifié par un Nathan Fillon qui nous régale dans cet univers mélangeant le Western et la Science Fiction à la perfection, ces personnages attachants qui malgré quelques clichés et facilités sonnent vrai. En évitant l’écueil du manichéisme, chacun possède des qualités et des défauts qui font de lui quelqu'un d'humain, la cohésion et la qualité des dialogues ne font que rendre le tout plus réel et on prend un plaisir certain à suivre cette bande de bout en train dans leur quotidien même dans le plus classique des Stand Alone.
Que dire de plus, que je suis triste de voir une série de cette qualité s'en aller de cette façon alors qu'un potentiel ahurissant était décelable avec un peu de confiance, c'est le cas, que j'ai l'impression que nous sommes peut être passé à côté de l'une des plus grandes séries de Science Fiction qui aurait dû marquer le paysage audiovisuel de son empreinte, absolument. Au lieu de ça, il nous reste ces fameux 14 épisodes à se regarder régulièrement pour ne pas oublier que malgré la frustration et l'agacement, on a quand même eu de sacrés jolis moment à revoir sans modération.
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