La série se consacre aux faits survenus dans l'hôpital Memorial de la Nouvelle-Orléans après la survenue de l'ouragan Katrina. Ou comment assurer ses missions soignantes dans des conditions extrêmes où les valeurs éthiques deviennent soumises à une pression insoutenable. L'ajout d'images d'archive renforce l'effet de chaos total et d'abandon à elle-même de la population louisianaise, et plus précisément du personnel et des patients (et des réfugiés) du centre hospitalier, devant se débrouiller sans eau courante ni électricité ni commodités pour survivre à l'isolement et à des chaleurs étouffantes. Le système de soins privé montre également ses failles, avec une multiplication/dilution des responsabilités des différents opérateurs financiers.
Basée donc sur des faits réels, la série développe aussi l'enquête judiciaire qui a suivi la découverte du nombre élevé de patients décédés, ce qui ouvre un autre regard sur les décisions prises, tout en montrant la difficulté à les évaluer à froid et à distance des circonstances exceptionnelles qui les ont contraintes. 5 days at Memorial est d'ailleurs un peu frustrant en se refusant de creuser jusqu'au bout le point de bascule éthique qu'est l'évacuation imposée par les autorités ; sans doute est-ce là une manière de rendre l'absence d'un bon choix entre deux maux.
Impossible en tant que professionnel de santé de ne pas se sentir concerné par les tourments que traversent les protagonistes, et ainsi d'interroger sa propre attitude dans une telle situation. C'est aussi l'occasion de rappeler le scandale honteux que fut la gestion de la catastrophe par l'administration Bush.