Quand tout le monde voit l'avenir et que la série promet le grand frisson...

FlashForward, c’est comme si tu prenais l’idée géniale de donner à toute l’humanité un aperçu de son futur pendant deux minutes et dix-sept secondes, puis tu tentais d'en faire une série pleine de suspense, de mystères, et de rebondissements. Mais au lieu d’être un voyage haletant dans les méandres du temps et du destin, ça devient un peu comme si tu attendais le grand final d’un feu d’artifice... sauf que la mèche est mouillée.

Le pitch de départ est pourtant alléchant : un jour ordinaire, tout le monde sur Terre perd connaissance en même temps pendant exactement 137 secondes. Pendant ce laps de temps, chaque personne a une vision de son avenir, six mois plus tard. Certains voient des trucs anodins, d'autres des événements effrayants ou tragiques, et certains... ne voient rien du tout. Le concept ? Énorme ! On se dit : "Cool, une série qui va nous tenir en haleine, pleine de mystères à résoudre, avec des conspirations à gogo." Et puis… ça traîne un peu, beaucoup même.

L’histoire suit l'agent du FBI Mark Benford (joué par Joseph Fiennes) et son équipe, qui tentent de comprendre ce qui a causé ce blackout mondial et s’ils peuvent changer ce qu’ils ont vu dans leurs visions. Parce que oui, si tu as vu que tu allais finir célibataire, mort, ou en pleine crise existentielle, ça donne envie de bouger pour changer les choses. Le problème, c’est que plus on avance dans la série, plus on se demande si le scénario sait vraiment où il va, ou s’il est aussi perdu que ses personnages.

Visuellement, FlashForward a tout d’une série blockbuster : explosions, fusillades, courses-poursuites, gros moyens techniques. Mais derrière cette façade, l’intrigue avance au ralenti. Chaque épisode promet des réponses, mais on se retrouve souvent avec plus de questions que de révélations. L’enquête du FBI sur les causes du blackout devient de plus en plus complexe, mais aussi de plus en plus embrouillée. Les personnages passent beaucoup de temps à se demander ce que leurs visions signifient, à essayer de déjouer le destin ou à courir après des indices… mais ça manque cruellement de moments "wow" pour te tenir vraiment accroché.

Les personnages eux-mêmes sont intéressants, mais pas assez développés pour que tu t’y attaches vraiment. Mark Benford, notre héros torturé, passe la moitié de la série à affronter ses propres démons (alcoolisme, problèmes conjugaux, crise existentielle après avoir vu son futur). Et puis il y a sa femme, Olivia, qui se débat avec sa propre vision d’elle dans les bras d’un autre homme. Ces intrigues personnelles auraient pu être captivantes, mais elles tombent souvent à plat, noyées dans des sous-intrigues secondaires qui n’aboutissent pas toujours.

Un des gros points faibles de FlashForward, c’est que la série semble vouloir en faire trop, trop vite. À force d’empiler les mystères et les complots, elle finit par perdre de vue son intrigue principale. On a droit à des flashbacks, des flashforwards (logique), des twists à chaque coin de rue, mais le tout manque de cohérence. On se retrouve parfois à regarder un épisode et à se demander : "Attends, c’est quoi déjà l’enjeu ici ?"

Le suspense est là, mais souvent mal dosé. Il y a des moments où tu te dis que l’intrigue va enfin décoller, que les pièces du puzzle vont se mettre en place, et puis… pas vraiment. Certains épisodes brillent par leurs révélations (ou du moins, tentent de le faire), mais d’autres s’étirent en longueur, avec des personnages qui se perdent dans des dilemmes existentiels qui deviennent rapidement lassants. Résultat : on se retrouve avec une série qui, malgré son potentiel énorme, peine à maintenir le rythme sur la durée.

Cela dit, FlashForward n’est pas complètement dénuée de moments intéressants. Le concept de voir son futur et de vouloir le changer soulève des questions fascinantes sur le libre arbitre, le destin, et la peur de l’inévitable. Certains personnages, comme Demetri Noh (qui n’a rien vu dans son futur et en déduit qu'il va mourir), ajoutent une vraie tension dramatique. Mais encore une fois, ces moments ne suffisent pas à combler le vide laissé par des intrigues souvent trop confuses ou trop lentes.

En résumé, FlashForward est une série avec un concept de départ fantastique, mais qui finit par trébucher sur son propre scénario. Elle aurait pu être la nouvelle grande série de science-fiction, pleine de mystères et de rebondissements, mais elle s’enlise dans des intrigues trop complexes pour leur propre bien. Si tu aimes les séries où l’on se pose beaucoup de questions, avec un peu de suspense et de drame personnel en toile de fond, FlashForward peut te plaire. Mais ne t’attends pas à une révélation finale explosive : ici, le feu d’artifice promet beaucoup, mais éclate rarement comme on l’aurait voulu.