FLCL (ou Fooly Cooly pour les intimes), c’est l’anime qui se moque de toute logique scénaristique et où chaque épisode semble avoir été créé par un cerveau suralimenté en caféine et en rêves hallucinés. Sortie en 2000, cette mini-série de six épisodes est l’équivalent animé d’un jam session de punk rock : imprévisible, énergique et parfaitement insensé. On y suit Naota, un jeune garçon blasé par sa vie monotone, jusqu’à ce que Haruko, une extraterrestre armée d’une basse électrique (oui, oui), débarque et transforme son existence en une série d’événements chaotiques où des robots jaillissent littéralement de sa tête.
Le point fort de FLCL, c’est son refus catégorique de suivre une ligne narrative traditionnelle. Ici, on a droit à des séquences qui changent de style graphique comme on change de chaîne, des personnages qui brisent le quatrième mur sans prévenir et des dialogues qui oscillent entre le philosophique et le "qu’est-ce que je viens d’entendre ?". L’anime n’essaie pas de simplifier la vie, bien au contraire : il la complexifie à coups de batailles de robots, de métaphores sur la puberté et de courses-poursuites en Vespa dans des scènes qui défient la gravité et le bon sens.
Les personnages sont aussi excentriques que l’intrigue elle-même. Haruko, l’agent de chaos ultime, est un mélange détonant de Mary Poppins psychopathe et de rockeuse des années 80. Son interaction avec Naota est un savant mélange de mentorat dérangé et de manipulation pure, le tout avec un sourire moqueur et un casque de scooter vissé sur la tête. Naota, de son côté, représente l’adolescent typique (ou presque), englué dans un mélange de frustration et de curiosité, pris dans un tourbillon d’événements qui échappent à toute rationalité.
Visuellement, FLCL est une œuvre d’art chaotique. L’animation change de vitesse et de style avec une telle fluidité qu’on se demande parfois si l’on regarde un rêve fiévreux ou un animé. Les transitions soudaines entre scènes sérieuses, pastiches de mangas, et moments de pure absurdité sont autant de clins d’œil à la créativité débridée des studios Gainax et Production I.G. C’est un peu comme si chaque épisode lançait un défi aux spectateurs : "Tu crois avoir tout compris ? Haha, attends la suite."
La bande-son est elle-même un personnage à part entière. Composée par le groupe de rock The Pillows, elle ajoute une touche rebelle et mélancolique aux scènes déjà bien remplies de l’anime. Les riffs de guitare qui surgissent au moment précis où un robot de la taille d’un immeuble se prépare à l’attaque, ou quand Naota s’interroge sur le sens de la vie, créent une ambiance aussi unique que l’histoire elle-même.
Bien sûr, FLCL n’est pas pour tout le monde. Si vous êtes du genre à chercher des réponses claires et des intrigues cohérentes, cet anime risque de vous laisser avec un mal de tête et des questions sans fin. La série est remplie de symbolisme : les batailles qui sont autant de métaphores de la puberté, l’ironie des adultes immatures face à un Naota qui aspire à grandir trop vite, et les éléments purement absurdes qui semblent là juste pour le fun. Mais c’est précisément cette folie qui fait le charme de FLCL.
En résumé, FLCL est un voyage unique et imprévisible, à mi-chemin entre la poésie visuelle et le délire animé. C’est un récit sur l’adolescence, le changement, et la recherche de sens, le tout emballé dans une série d’images et de sons qui défient les conventions. Si vous êtes prêts à lâcher prise sur la logique et à vous laisser emporter par un tourbillon de créativité brute, FLCL est l’anime parfait pour secouer vos neurones et vous laisser des étoiles (ou des robots) plein les yeux.