Fleabag fait sans aucun doute partie de mes séries coups de coeur de l’année (oui, je l'ai visionné sur le tard). Écrite et réalisée par Phoebe Waller-Bridge à partir de sa propre pièce de théâtre du même nom, Fleabag suit le quotidien d’une jeune londonienne tentant de se reconstruire après une récente tragédie. Le synopsis est simple sur le papier, mais l’interprétation et l’écriture ont le mérite de convertir cette histoire tout à fait banale en une excellente série.
Tout d’abord, je ne peux que saluer le travail de la réalisatrice, qui endosse aussi la casquette d’actrice principale, que ce soit au niveau de l’écriture, de la mise en scène ou du jeu qui sont juste incroyables. La série est tantôt très drôle, tantôt émouvante et on s’attache énormément à Fleabag, véritable héroïne des temps modernes ayant le pouvoir de s’adresser directement aux spectateur.trice.s, particularité qui nous plonge encore davantage dans l’univers de la série. Très expressive, Phoebe Waller-Bridge livre une interprétation juste, prenante et souvent hilarante, sans avoir à toujours passer par les mots.
« Chic » means boring. Don’t tell the French.
Fleabag exploite les relations humaines dans toute leur profondeur et leur complexité, qu’elles soient sexuelles, amoureuses ou familiales. Mentions spéciales à Olivia Colman, détestable dans son rôle de belle-mère, Sian Clifford (Claire), soeur à priori « parfaite », et Andrew Scott dans la deuxième saison. Les situations sont parfois gênantes ou cocasses et c’est aussi ce qui les rend à mon sens plus vraies, plus naturelles, renforçant le comique de la série et permettant de pouvoir s’identifier plus facilement au personnage principal. Phoebe Waller-Bridge n’a pas peur d’utiliser des mots crus, de parler de sexualité, de dire ce qu’elle pense et de faire ce qui lui passe par la tête sans trop réfléchir, ce qui donne tout son charme, sa spontanéité et sa fraîcheur à cette série.
Dad’s way of coping with two motherless daughters was to buy us tickets to feminist lectures, start fucking our godmother and eventually stop calling.
Avec douze épisodes au format court (environ 30 minutes) que j’ai visionné en deux jours, Fleabag est une série addictive qui nous laisse à la fin de la deuxième saison avec une certaine nostalgie.