A corps perdu
Je ne peux pas croire que j'ai finalement vue cette série en trois jours, avec 6 episodes le 3e jour. Je n'aime généralement pas binge watcher les séries, car ça ne permet pas de digérer l'épisode...
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le 11 nov. 2015
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En tant que danseur professionnel, le fait de voir débarquer une série centrée sur mon art a forcément retenu mon attention, d'autant que le réseau câblé Starz peut parfois être source de bonne(s) surprise(s). Et lorsque l'on sait qu'il y a un peu de Breaking Bad derrière la caméra, ça continue d'attiser la curiosité. Flesh and Bone - littéralement Chair et os - aurait pu être une très bonne mini-série si elle n'était pas faite à 90% de clichés et de fils narratifs abscons.
Non, un ballet n'est pas forcément dirigé par un directeur tyrannique, bipolaire, gay. Non, une danseuse n'est pas forcément anorexique, mal dans sa peau, dérangée psychologiquement, crachant à la figure du reste de la compagnie. Non, les mecs ne sont pas forcément obsédés ou gays. Non, la mafia russe n'est pas toujours derrière le rideau. Non, la drogue n'est pas monnaie courante.
Mais oui, la danse est une profession de foi, où il faut se transcender pour son art et affronter ses démons, ses doutes, ses douleurs physiques, être maître de son instrument, à savoir son corps.
Apprécions le cast ceci dit avec de véritables danseurs dont l'héroïne Sarah Hay, qui reste juste malgré la lourdeur du passé de son personnage. Les chorégraphies (trop rares au début) sont de très belles factures, calibrées pour un public international plus qu'américain, en témoignent les critiques qui ont eu du mal avec la ballet qui termine cette première (et unique ?) saison.
Flesh and Bone peut s'appuyer sur son esthétique visuelle pour séduire, mais le ton résolument trop proche d'un Black Swan (la comparaison est certes aisée, mais difficile de ne pas penser à l'oeuvre d'Aronofsky) aurait mérité de ne pas s'enliser comme je le disais en préambule sur des arcs narratifs inutiles à l'intrigue, juste là pour amener des scènes de nu qui s'accumulent. Certes, la vénération de ce que peut représenter une danseuse - inaccessible étoile pour le commun des mortels - est présente en filigrane, elle aurait sans doute mérité de le rester sans que le trait se retrouve écrasé tels les orteils sur pointes.
Au baisser de rideau, Flesh and Bone laisse ce goût de sang dans la bouche, celui d'une claque visuelle, d'un univers sombre et d'un scénario trop décousu, mais en retrouvant un équilibre sur la danse en elle-même, la série mérite quand même que l'on s'installe dans son fauteuil d'orchestre.
Créée
le 28 nov. 2015
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