La critique d'un pilote est toujours rapide. On nous donne 48 minutes d'épisode, et on rend un verdict. Après tout, c'est le but du pilote. Tester le marché, voir l'ambiance, savoir si la mayonnaise va prendre. A l'heure de la rentrée américaine des séries, Forever fait partie de ces productions à l'état de bêta. Alors, ce pilote, on accroche ou pas ?
Le concept de Forever c'est la vie actuelle du Dr. Henry Morgan, immortel de son état, vivant depuis 200 ans. Alors quand on dit "immortel" il ne faut pas penser Duncan McLeod, combat de katana et volée de tête à gogo. On pense plus au type qui peut mourir autant de fois qu'il veut mais qui ressuscite toujours, à poil et dans la flotte.
En 200 ans, M. Morgan a accumulé forcément beaucoup de connaissances et est donc très à propos sur le comportement humain. Un peu trop d'ailleurs. Partant du principe de cette connaissance, la série va donc offrir au héros l'instinct, la déduction et le sens de l'observation de Sherlock Holmes (made in BBC siouplaît). Et c'est ici que le bat blesse. Prenez un crétin, faites le vivre 200 ans, il y a de fortes chances qu'il ne reste qu'un idiot bicentenaire. Vous l'avez compris, Forever ne fait que surfer sur la vague du succès de la série britannique Sherlock, l'acteur principal allant jusqu'à perfectionner l'art mimétique des postures de l'ami Cumberbatch.
Ainsi, ce pilote est décevant, quelques idées sont bonnes, peut-être même exploitables, mais toujours gâcher par un esprit bien trop américain qui s'efforce de puiser toujours un peu plus dans le cliché, dans la punchline, et dans les mises en scène pour appâter le chalant. Reste un héros somme toute charismatique, et ce concept d'immortalité encore à peine effleuré qui, espérons le, peut réserver certaines surprises.