Je l'admet, je me suis intéressée à cette série pour C. Eccleston. Ayant vaguement lu le résumé, j'étais vraiment enthousiaste à l'idée d'un thriller anglais sur des terres gelées d'arctique avec mon chouchou au casting. Et puis vint le drame. La série commence très lentement et mon attention commençait à décliner lorsque la mort s'abat sur... Eccleston. La raison pour laquelle je voulait voir cette série est assassinée. Merde, merde, merde !
Mais dans le doute, je décidais de poursuivre. D'autant que l'apparition de Tucci a éveillé ma curiosité.
Et de fait, malgré une lenteur qui ne plaira pas à tout le monde et des paysages qui aurait put être davantage exploités, cette série ne ma que pas d'intérêt.
Bien sur, elle refroidira tout ceux qui auraient tendance à rêver d'une vie tranquille dans une île presque déserte. Mais elle plaira certainement à ceux qui aiment faire fonctionner leur cervelle.
En effet, la mort s'abattant de manière si crue et si cruelle sur cette étendue de blancheur a priori paisible met en branle le quotidien de chacun.
Abandonné par le continent, les iliens se retrouvent seuls pour veiller sur eux et les travers des hommes civilisés refont surface. Colère, peur, préjugés, méfiance, instinct de protection et de vengeance, un mélange explosif dans un environnement où le sentiment de sécurité et de quiétude régnait jusqu'alors.
Mais en grattant la surface de cette île aux abords si paisibles, on remarque que si les gens ne font pas de vague, la nature humaine reste ce qu'elle est. Pas de chômage, pas de sans abris, cela ne suffit pas à créer un paradis. Là où l'homme se trouve, l'amour et la jalousie existent. La cupidité et la culpabilité également.
Le scénario tient donc le spectateur en haleine et nous entraîne dans une double enquête : l'affaire du meurtre sanglant du professeur Stoddart, mais aussi celle d'un accident ayant eu lieu auparavant et ayant conduit à la mort d'un chercheur, dévoré par un ours.
Rien ne meurt vraiment en arctique, et si le froid conserve les organismes, il ne fait qu'endormir les soupçon et pose un voile sur les drames sans les régler.
Lorsque tout cela ressurgit, forcément, les choses se corsent.
Et en choisissant de ne pas se concentrer uniquement sur la vue de l'inspecteur Morton, en nous permettant de nous glisser dans la vie de ces citoyens effrayés et pleins d'émotions contradictoires, Fortitude nous permet de faire nous même notre enquête et de mieux comprendre ces personnes. Les comprendre, mais pas forcément les excuser. Les suivre mais pas seulement les soutenir ou les épier.
D'autant plus que les-dits personnages sont interprétés par des acteurs de talent qui nous plongent dans leurs tragédies et leurs espoirs. Une belle brochette d'acteur servant parfaitement la série, avec une mention spéciale pour Tucci, qui m'a agréablement surpris, ainsi que pour l'actrice interprétant Elena. Chacun oscille entre desespoir, fragilité et combativité, force. Ni gentils, ni méchants, seulement des humains et leurs défauts, leur passé très bien campés.
On pourra certes regretté de ne pas avoir plus de prise de vues de ces paysages paisibles, pour trancher avec la dureté de l'ambiance locale, mais le scénario prime ici et ce n'est pas désagréable. D'autant que visuellement parlant, le spectateur ne sera pas franchement déçu pour autant.
Au final donc, malgré un début un peu difficile pour moi et une lenteur qui pourrait en rebuter quelques uns (clairement, nous ne sommes pas dans une série policière américaine comme on en trouve à foison), Fortitude n'en reste pas moins une bonne série. Seul le final, un peu abrupte, vous laissera sur votre fin et risque de vous faire prier pour qu'une deuxième saison voit le jour. Car certes, nous avons les solutions aux énigmes, mais quid des personnages qui doivent continuer à vivre malgré cela ?