Cela fait plusieurs dizaines d’années que Foundation passe entre toutes les mains pour être adapté. On a parlé de Martin Scorsese ( pitié non ! ) Jonathan Nolan ( j’ai vomi dans ma bouche ) et à chaque fois que ces braves gens déclaraient forfait je poussais un soupir de soulagement… on ne verra pas le chef d’œuvre d’Isaac Asimov bafoué.
Et à vrai dire, le seul moment où j’ai été en confiance c’est quand Roland Emmerich planchait dessus, car il avait dépêché Robert Rodat pour écrire le scénario. Or le Robert il est surtout connu pour Saving Private Ryan, où de nombreuses minutes sont accordées à des mecs assis qui parlent, et ça reste captivant ! Pile ce qu’il fallait pour porter les aventures des habitants de Terminus au grand écran.
Mais finalement c’est David Goyer qui va se charger de porter le récit sur… petit écran, car produit par Apple TV+.
Alors je vois le casting, et j’approuve le choix de Jared Harris pour jouer le génie trublion Hari Seldon, et je suis intrigué par la présence de Lee Pace dans un rôle indéterminé…
Enfin, les gender-swaps ne me dérangent pas outre mesure, car en effet dans les livres d’origine les femmes venaient à manquer… donc ma foi pourquoi pas.
Deux épisodes arrivent d’un coup ce matin, je me lance.
Et au bout de quatre minutes intervient la réplique «I’ll let you touch my tit. » et j’ai pété un cable. Mais va te faire foutre David Goyer, meurs étouffé la tête dans une grille d’arbre et ne remets plus les pieds sur terre !
Isaac Asimov a exploré deux grands concepts dans sa carrière. Le premier, celui des robots, c’est d’observer ce qui arrive quand le comportement d’un être intelligent est prédéterminé. Les Trois Lois, etc… Le second c’est Foundation : que se passe-t-il au contraire quand le comportement n’est pas supposé être prédéterminé…
Et voilà ce qu’il observe : dans les deux cas la Loi des grands nombres permettra une sorte d’anomalie.
Il existe des robots, rares et souvent isolés, qui par accident ou par leur éducation vont se révéler transcender leurs comportements prédéterminés.
Et à l’opposé du spectre, les humains, si riches en différences dans leur libre arbitre, vont se conformer à des modèles, des processus répétés et repérables.
Foundation parle aussi bien de la chute de Rome, que de la décadence de notre propre civilisation et des dangers qu’on encourt à ne pas en tirer les leçons.
C’est dans ce contexte qu’Asimov invente la Psycho-Histoire, discipline mathématique qui peut prédire l’avenir d’un grand groupe de personnes quand on connaît suffisamment de paramètres.
Toutes ces questions philosophiques sur le Grand Destin de l’humanité, sur l’individu face à la masse, sur le libre arbitre… oubliez les.
David Goyer et sa clique n’ont RIEN compris du matériau de base, tout ce qui les intéresse c’est des histoires de coucheries et des explosions inutiles.
Cette adaptation regorge de tout ce qui ne va pas dans la SF moderne : régurgitation sans talent de tonnes d’éléments visuels clichés, personnages pas définis pour un crédit, et puis une grosse explosion dans l’épisode 1 qui va à l’encontre totale du Plan Seldon et de ce qu’il avait réussi à déterminer pour que la première Fondation quitte Trantor…
Ensuite, l’épisode 2 accorde un tiers de son temps de projection à se demander comment on fait les bébés lors d’un voyage interstellaire.
On s’en fout, mec ! T’es obsessions de touche-zizi tu te les gardes ! Connard…
Mais bon, voilà, sans neurones ni talent on ne peut guère fournir qu’un vulgaire tas de merde.
Ça me rend fou de rage, parce que personne ne pourra faire Foundation avant vingt ou trente ans, je pensais avoir assez attendu…