France Kbek, l'illusion comique
« Tu verras, c’est hyper décalé, ça va dans tous les sens, c’est hilarant ! ». Adepte de comédies en tout genre, allant de Community à The IT Crowd en passant par Arrested development ou Kaamelott, j’aime rire. Je suis bon public en général, je ris facilement, et souvent pour pas grand-chose.
France Kbek prône un humour facile, sans recherche subtile en matière de jeux de mots ou d’enchevêtrement de situations, non, cette série va au plus simple, prend ce qui est apparemment ce que les Français trouvent le plus drôle au monde : les Québécois. En témoignent les entretiens d’embauches durant lesquels seul l’accent de la dernière venue suffit à faire rire aux éclats les employeurs. Parce que oui, l’accent québécois, c’est rigolo. Ce postulat est pour le moins affligeant, mais la série ne s’arrête pas là, elle donne aussi dans le grossier et le rébarbatif, en clair le lourdingue au mieux de sa forme. Et là se pose une question cruciale : comment un groupe comme OCS qui a produit des choses aussi tendrement drôle que QI puisse se réduire à cela ? Car nous sommes bien aux antipodes de cette merveille : des blagues pipi-caca zizi-nénette de vieux routards alimentent des dialogues poussifs, de fausses publicités et des « quizz Wiki » plombent une image déjà saturée au possible. Et un chien qui parle côtoie une brochette de personnages aussi attachants qu’une série de chaises autour d’une table. De plus, l'inscription des parodies de genre dans les épisodes est très maladroite, qu’il s’agisse des séries policières ou d’espionnage, alors qu’elles auraient justement pu sauver le tout. La série atteint déjà trop les limites du ridicule pour pouvoir être sauvée par quoi que ce soit.