Les pirates débarquent, il est encore temps de fuir !
Il y a plusieurs deux types de pilotes navrants pour une série : ceux qui sont navrants mais dont on peut espérer une suite bienheureuse car il offre tout de même de jolies perspectives (The Americans notamment), et ceux qui sont tellement navrants qu’ils en deviennent irrécupérables. Le pilote de Crossbones appartient à cette deuxième catégorie. Il fournit également un bon exemple quant aux séries qui se prennent tellement au sérieux qu’elles finissent par en devenir comique. Comment la regarder alors sans dépasser le premier degré ? Comment supporter ce trop-plein de dialogues, pompeux et terriblement dialectiques ? Car ça parle tout le temps pour ne rien dire ou pour expliquer des choses que nous suggère déjà aisément l’image. Le téléspectateur semble réellement être pris pour un débile.
Par ailleurs, tout cela manque cruellement de sérieux et de cohérence. Pour exemple, la couronne d’Angleterre garde précieusement une machine lui permettant de s’assurer le contrôle de la mer. Mais celle-ci est transportée sur un bateau avec 1. Son inventeur, 2. Le plan codé, 3. La clé du code, 4. Le garant de la machine et protecteur de la machine. Donc, soit les Anglais ne prennent pas (mais alors vraiment pas) au sérieux la menace pirate, soit ils ont l’intention de leur offrir leur gadget précieux, un chronomètre hyper I-tec aussi risible que le cliffhanger de ce premier épisode. Celui-ci d’ailleurs est à l’image de tous les retournements de situation de ces quarante deux minutes : tellement théâtralisé qu’il ne peut que faire rire. Enfin, le casting ne rattrape rien, John Malkovitch surjoue un Blackbeard au bouc grisonnant (WTF ?), sans doute mal dirigé et/ou desservi par ces dialogues, ce qui nous donne des scènes consternantes, qui se veulent intenses mais qui paraissent tout simplement parodiques.