A deux doigts du bon gros navet prétentieux

De deux choses l'une, lorsqu'on décide de nommer une série "vikings", au pluriel donc, on est en droit d'espérer un peu plus que le récit d'un seul et unique personnage. Récit qui par ailleurs est déroulé d'une façon dont on se demande tellement si l'unique but n'est pas en fin de compte de vous assommer d'ennui, qu'on en fini par faire mille et autres choses, trier d'anciens magasines tout en en feuilletant certains pour ma part, sans même réaliser que l'épisode tourne toujours.
Alors bien sûr, il y a d'autres personnages, mais tous apparaissent, sinon antipathiques, inintéressants pour la grande majorité. La confrontation -classique- entre le jeune Ragnar, Le seul et l'unique donc, et le vieux chef aigri aurait pu rajouter un peu d'enjeu là où il en manque cruellement... c'est-à-dire dans les moindres recoins de ce truc un peu navrant, mais niet. Il faut dire que Gabriel Byrne n'arrange rien. Il apparaît toujours si difficile de se détacher de l'image de ce fameux psy essayant de repousser les avances de Melissa George... Et puis cet accent me crispe ! Et là se trouve l'un des problèmes de forme qui frappe la vraisemblance de la série, (qui est tout de même diffusée sur History, donc bon) : la langue. Des Scandinaves qui parlent anglais avec un accent sorti d'on ne peut savoir où. Un moine anglais fraîchement débarqué répondra d'ailleurs plus tard à Ragnar, stupéfait de voir qu'il comprend sa langue, qu'il l'a justement étudiée. Alors qu'il s'agit de sa langue maternelle par définition. CQFD.
Deux éléments sauvent plus ou moins la série. Tout d'abord au niveau de la forme, le générique est absolument génial que ce soit au niveau du son (if I had a heart de Fever ray, sublime) ou à celui de l'image (la dernière image dans laquelle apparaît plusieurs drakkars et ses rames ainsi que des corps, l'ensemble vu du fond de l'eau). Par extension, je dirai que la série bénéficie également d'une superbe photographie avec de très beaux paysages (bon dosage pour le coup, on en n'est rarement abreuvés) tournés sous un philtre gris assez plaisant quand on aime ce genre d'ambiance un peu macabre. Et enfin, pour le fond, l'un des rares éléments dignes d'intérêt, est sans doute le "choc des civilisations" causé par le rapprochement entre le viking et le moine, même si cette relation reste en second plan durant la première partie de cette saison.