Après Olive et Tom, Friday Night Lights
Une série centrée sur le football américain mettant en scène des lycéens, le tout au cœur du Texas ? Voilà trois bonnes raisons de prendre la fuite et d'éviter de regarder Friday Night Lights, une série NBC. On peut citer plus d'une série au pitch excitant qui s'avère finalement d'un ennui insondable. Friday Night Lights (appelons-la FNL) s'inscrit justement dans l'autre liste : on en attend rien, mais quelques épisodes plus tard, on se retrouve pris dans le fil de l'histoire et on se surprend à dévorer les saisons au même rythme qu'un sachet de M&M's.
FNL s'intéresse donc à une équipe de lycée dans un trou perdu texan : Dillon (comme le rhum oui). Les matchs hebdomadaires représentent l'unique distraction de la ville (si on met de coté le bar à hôtesses miteux), et tout gravite autour. Les jeunes joueurs sont adulés quelques années avant de débuter une vie bien pathétique à l'horizon limité. Quelques-uns peuvent espérer passer dans une équipe universitaire, seul tremplin tangible pour sortir de leur ville.
Tout commence comme un Olive et Tom et on s'attend à ce que chaque épisode mettent un scène un match plein de rebondissements où la gentille équipe des Dillon Panthers arrive à vaincre de vils adversaires sans foi ni loi, et où le vilain petit canard sauve l'équipe, se révélant être plus beau qu'un cygne, remportant LA fille au passage. C'est un peu ça, de loin. Heureusement, FNL, c'est également beaucoup plus. Si les matchs prennent un peu de place dans un premier temps, ils sont vite relégués en second plan afin de servir les personnages. FNL aurait pu traiter de basket, de baseball ou de curling, les auteurs s'intéressent à l'équipe, aux membres qui la composent, à tous ceux qui gravitent autour, et tout ce qui n'est sur le terrain mais pourtant décide de l'issue des matchs.
La série se veut plutôt dynamique, elle avance bien sans s'attarder sans fin sur les problèmes et drames que rencontrent les personnages. Pas d'amourettes à ne plus en finir, pas de lamentations, mais des coups durs vite surmontés qui nous préservent de l'ennui. Les plans participent d'ailleurs à cette dynamique : très courts, instables, on sent l'inspiration de The Shield, comme si le caméraman se cachait derrière des poteaux ou des plantes vertes pour voler les scènes. Mais certains téléspectateurs peuvent vite attraper la nausée et ne pas supporter ce genre de facétie (c'est une critique récurrente que subie la série outre atlantique).
Il faut le signaler, la qualité de la série tient sur les épaules des acteurs, qui dans l'ensemble sont très bons et servent des dialogues très bien écrits. L'Emmy Award d'Outstanding Casting (casting remarquable) n'est vraiment pas volé. Mention spéciale au couple Taylor avec son jeu d'une grande complicité, tenu par Kyle Chandler (rappelez vous : Demain à la une !) et Connie Britton (transformée depuis Spin City). Alors certes, dans FNL, tous les texans sont beaux, athlétiques ou cachent un charme ténébreux, ils sont bons et généreux, le tout teinté dans un romantisme qui nous pousse à nous demander s'il n'est pas question de joutes médiévales plutôt que de football. Où sont passés les supporters abrutis, ivres et violents ? Mais on pardonne vite ces petits écarts : sans romance, parler de paumés au cœur du Texas serait sans grand intérêt.
Avant de clore, mention spéciale aux musiques de la série, notamment celles signées par Explosion in the sky. Avec un nom comme ça, on devine facilement qu'il s'agit de post-rock : avec des progressions instrumentales douces puis explosives, le style est parfaitement adapté à une série et participe à donner une caractère particulier à FNL.
Attention, je ne fais pas l'éloge de Friday Night Lights, elle ne joue pas dans la cours des très grands. Elle n'a d'ailleurs pas cette prétention. Mais ça reste une très bonne série, de qualité, devant laquelle on passe un bon moment. À suivre donc.
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