Friends.
Je sais que rien qu'à la lecture de ce seul mot, j'ai fais sourire certaines personnes, et irrité d'autres. Tel est le destin de Friends, la sitcom aimée, et même parfois vénérée, ou Friends, la sitcom pas intéressante, et surtout pas drôle.
Bien entendu vous aurez aisément compris que je me range dans la catégorie de ceux qui ont aimé cette série. A chaque épisode visionné, je me retrouve 10 ans en arrière, et je me rend compte que Friends a vraiment été mon premier contact avec ce vaste univers qu'est celui de la production télévisuelle. J'ai été bercé par ces 6 personnages hauts en couleurs, tant et si bien, qu'il y a de grandes chances pour que je connaisse chacun des 236 épisodes par cœur. Et même des années après le plaisir de les revoir reste immense.
Pour tout vous dire, j'ai eu envie d'écrire sur cette série après une discussion avec l'ami GagReathle entamée hier soir (sur une activité de PFloyd, à qui je présente mes excuses pour avoir blindé ses notifications...) où de nombreux souvenirs me sont revenus à la mémoire. Friends, c'est avant tout et surtout des situations méga cultes, et des scènes d'anthologie. En avoir revu quelques unes hier soir m'a assuré le sourire pour la nuit, et pourtant nous n'en avons listé qu'une petite partie, car il existe un ensemble bien plus grand, bien plus vaste, et bien plus drôle.
Durant 5 ans, et en 5 saisons, Friends frôlait avec la perfection dans son humour. Les scénaristes ont toujours trouvé une façon de se renouveler, jouant sur l'évolution des personnages, leurs sentiments, et leur rapport avec les autres membres du groupe. Friends, c'est une famille, qui a grandit ensemble pendant 10 ans, et qui nous a entraîné avec elle, nous faisant partager ses peines et ses victoires. Rarement j'ai pu passer autant de bons moments devant une sitcom, et elles sont peu à me faire passer de si bons moments.
Alors attention, voilà le paragraphe qui fâche. Je ne peux pas parler de Friends sans mentionner l'éternel, VF ou VO. Ayant connue la série en VF, cette version ne me gêne pas plus que ça, la série étant plutôt bien traduite dans l'ensemble. Il reste, néanmoins, qu'elle perd de son souffle comique par des blagues qui tombent à plat, ou les rires enregistrés absolument chiant à mourir, que l'on a pas en VO, puisque ce sont les réactions du public qui assistait au tournage de l'épisode. Lorsque j'ai découvert la VO, j'ai découvert un nouvel éventail de bonheur. Les réactions semblent plus naturelles, les répliques n'en sont que plus claquantes, et l'on a droit à la vraie production des scénaristes sans passer par la case traduction. La VO est pour moi essentielle à cette série, et plus particulièrement aux sitcoms en général (coucou TBBT !).
Mais à force d'étirer une série comme cela, elle peut se torpiller elle-même, piéger dans son humour, qui n'arrive pas a évoluer ou qui s'essouffle tout simplement (coucou HIMYM !). Et bien justement, l'essoufflement de la série est minime, toujours aussi drôle, les personnages restant fidèles à ce qui les caractérisaient au début du show. si je devais regretter quelque chose, ce sont deux ou trois relations peu judicieuses et totalement WTF, ou des errements scénaristiques, qui viennent ternir les deux dernières saisons. Ce que je trouve dommage, car le double épisode final est de bonne qualité, la fin étant émotionnellement très dure à supporter.
Il ne faut pas oublier non plus une chose importante. Friends, ce n'est pas qu'une sitcom banale te balançant des blagues à tout va, et exploitant à fond les relations sur ses personnages. Il ne faut pas oublier les thèmes durs et important évoqué dans la série. La mort d'un proche (Phoebe parlant régulièrement du suicide de sa mère), la stérilité dans un couple et l'adoption (Monica et Chandler), le chômage (littéralement personnifié à travers le personnage de Joey) ou les relations préférentielles et conflictuelles entre plusieurs membres d'une famille (Ross a toujours été préféré à Monica par leurs parents, Rachel entretient de mauvaises relations avec se soeurs et Phoebe est l'exact opposée de sa soeur jumelle Ursula) ; tous ces thèmes sont des rappels de la vie de tous les jours pour l'être humain moyen. La vie peut parfois être une belle salope, mais elle reste magnifique et vaut la peine d'être vécue. Voilà ce que je retire de Friends.
Qu'on l'aime ou pas, on se rend bien compte, objectivement parlant, que ce n'est pas une sitcom anodine et qu'elle aura marqué le visage télévisuel, de par son humour délirant et son identification rapide aux différents personnages. Elle n'a rien révolutionné certes. Mais elle n'en est pas moins (très) drôle, touchante et parfois inventive et surprenante.
Entre nous, n'est-ce pas la définition même de la sitcom ?