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Dès le générique, tu vois l'influence des grosses prods. Game of Thrones, Black Sails, Vikings, les petits gars de Frontier, ils avaient leurs modèles en tête. Sauf qu'il leur manquait quelque chose de crucial : le talent.


Bah ouais, ça se fait pas tout seul des séries comme ça, et c'est pas parce que tu t'es pris une bonne infographie dans le générique avec des maquettes et des cris d'indien horriblement mixés que ça va le faire. Et puis bon, comble du pétage plus haut que son cul, la petite citation pré-générique à chaque épisode, et tu vois que les mecs ils se sentent plus à un moment quand ils te foutent une citation de Nelson Mandela dans l'épisode 4, ouais je cherche toujours à comprendre le rapport entre Mandela et le commerce des peaux de castors.


Après c'est un peu la folie au niveau des acteurs, tu sais pas trop ce qu'ils essayent de te faire ressentir voir même s'ils essayent tout court, y en a ils cabotinent comme des petits fifous genre le magnat américain et son homme de main fabuleux, y en a d'autres ils sont perdus et dans le doute ils te sortent la poker face en tout circonstance genre Chesterfield, mais la constante c'est que leurs accents sont aussi aléatoires que le beau temps outre-manche. N'empêche que les séries historiques ça instruit toujours, grâce à Frontier je sais maintenant que les chefs indiens parlaient un anglais courant bien fluide et avaient des sueurs froides quand ils devaient galérer pour se faire comprendre dans leur propre langue, du coup ils repassaient à l'anglais entre eux parce que c'était plus pratique.


Et puis ouais, suivre une histoire qui avance seulement parce que les personnages stéréotypés ont des réactions téléphonées tout à fait prévisibles et idiotes, c'est pas génial. T'as beau tenter de faire des intrigues ou y a des conflits d'intérêt avec des trahisons et du marchandage et de la baston, quand tes protagonistes c'est juste des clichés que l'on pourrait décrire par un seul adjectif plutôt que des personnes bien vivantes, bah ça reste super bas du front.


En même temps si on avait eu des persos crédibles la série se serait terminée à l'épisode 2 avec la mort du sauvageon Harp là. Parce que jsuis désolé, mais le gringalet il avait juste à dire à Rastapopoulos que son pire ennemi était dehors à dix mètres de la baraque, petit contournement des familles et pan balle dans la nuque, salut gamin tu rentre au pays et ta copine est sauvée, fin. Mais bon, après quelques jours de captivité le jeunot il a totalement oublié ce pourquoi il était là à savoir sauver sa meuf, c'est tellement mieux de courir la bite à l'air dans la nature entre deux feux de camps, #SauvageLifeStyle. D'ailleurs dans la même scène, si un abruti de soldat avait tiré à bout portant sur Declan Harp au lieu d'utiliser son fusil comme un gourdin, la série ce serait aussi arrêtée, mais eh, fallait faire gaffe à pas shooter le gosse indien qui se trouvait à ce moment là à quinze putain de mètres en arrière.


Les mecs se sont non plus pas foulés pour le travail de caméra, un comble quand tu sens que les types ils voulaient jouer dans la cour des grands. C'est que des plans bateaux, avec parfois une contre-plongée pour montrer que tel perso est impressionnant, et surtout Jean-Michel il a oublié la steadicam, tout est filmé à l'épaule même quand y a aucune raison, du coup parfois t'as une scène de dialogue posée et toi tout ce que tu vois c'est les oscillations du caméraman, bien joué.


Parce que c'est bien d'avoir des ambitions, mais quand ta série a aucune putain de substance, aucune étoffe, aucune chair, tu te retrouves avec un produit final chiant et sans éclats, sans émotions, sans rien. T'as rendu ta copie, t'es content parce qu'elle a pas d'énormes défauts, mais elle a aucune qualité, on se croirait dans un téléfilm historique en mode un jour une histoire sur M6. C'est quelque part pire d'être oubliable, au moins si tu t'étais cassé la gueule en essayant de sortir des sentiers battus y aurait eu une initiative à saluer, mais là non, c'est plat, point A point B péripéties aka le b.a-ba scolaire pas terrible.


Et vidé de tout ce qui constitue un fond, tu restes avec une forme. T'es qu'une structure branlante inintéressante ; vidé de ta chair, t'as que la peau sur les os.

Swzn
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le 27 janv. 2017

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Swzn

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