Fruits Basket, diffusée sur Fuji TV en 2001, c’est un peu comme une thérapie de groupe déguisée en série animée, où des membres d’une famille maudite se transforment en animaux du zodiaque chinois dès qu’on les serre dans les bras. Le point de départ ? Une lycéenne ultra-optimiste, Tohru Honda, découvre que ses nouveaux colocataires, les mystérieux et très perturbés membres de la famille Soma, cachent un secret ancestral. Mais au lieu de fuir comme toute personne sensée, elle décide d’attaquer leurs névroses avec son sourire, son bon cœur, et, si besoin, une boîte de déjeuner bien garnie.
Tohru est l’incarnation de la gentillesse absolue, du genre à passer des heures à ramasser des pommes pour tout le quartier, à s’excuser quand elle se cogne dans un meuble, et à prêter une oreille compatissante même si elle ne comprend qu’un mot sur deux. Elle est la bonne copine que tout le monde adore parce qu’elle est incapable de dire non, même quand elle devrait. Tohru, c’est la thérapie ambulante des Soma, un baume de douceur dans un monde où chaque membre de la famille traîne une valise de souffrances émotionnelles. On pourrait presque l’imaginer en super-héroïne avec un grand "G" pour "Gentillesse" sur la poitrine, mais à la place, elle cuisine, elle écoute, et elle dénoue les drames familiaux avec la puissance de son cœur.
La famille Soma, quant à elle, est une véritable collection d’angoisses sur pattes. Chaque membre, lié à un animal du zodiaque chinois, vit sa malédiction avec plus ou moins de mal-être. Kyo, le rebelle, est maudit par l’esprit du chat, ce qui fait de lui un paria au sein de sa propre famille. Yuki, alias le "prince" à la beauté mystérieuse, est lié à la souris et cache sous ses airs parfaits une tonne de pressions familiales et d’anxiété sociale. Et ça ne s’arrête pas là : on découvre au fil des épisodes que chaque membre de la famille Soma traîne une casserole psychologique plus ou moins lourde, allant de l’abandon à la peur du rejet, en passant par le besoin de reconnaissance. Bref, une famille comme on en fait peu.
La série oscille entre le slice-of-life (ces moments simples de vie quotidienne où Tohru fait la cuisine et Kyo casse quelque chose par accident) et des passages plus sombres, où les Soma s’ouvrent enfin et laissent entrevoir la profondeur de leurs traumatismes. Tohru, sans jamais juger, tente de comprendre chaque membre et de leur offrir l’affection qu’ils n’ont pas reçue. C’est un peu comme si elle tenait un cabinet de psychologie en pleine nature, avec des séances de thérapie sur un banc sous un cerisier en fleur. Pas très réglementé, mais apparemment efficace.
Visuellement, Fruits Basket a un style doux, aux couleurs pastel, qui accompagne bien le ton de la série. Les scènes de transformation en animaux sont mignonnes et apportent une touche d’humour et de légèreté, mais elles masquent aussi la profondeur des thèmes abordés. Chaque épisode est une petite tranche de vie où le fantastique s’invite dans le quotidien, créant un équilibre délicat entre moments adorables et plongées introspectives dans le passé difficile des Soma. C’est une série qui vous fait sourire, puis vous assomme avec une révélation dramatique qui vous laisse un peu songeur.
Le seul bémol de la série, c’est son rythme parfois lent et l’accumulation de scènes contemplatives qui n’apportent pas toujours grand-chose à l’intrigue. On aime bien voir Tohru cuisiner, ramasser des fleurs, et distribuer des mots de sagesse involontairement, mais certains épisodes donnent l’impression de patiner un peu, comme si la série prenait une pause méditative un peu trop longue. Les relations entre les personnages évoluent lentement, et pour ceux qui attendent des développements rapides, il faudra prendre son mal en patience.
Malgré tout, Fruits Basket reste une série charmante, qui sait capturer le cœur de ses spectateurs avec sa douceur et son humanité. Si vous aimez les histoires d’amitié sincère, de rédemption familiale, et les intrigues où le fantastique vient subtilement renforcer le drame humain, alors cette série est pour vous. Entre les rires et les larmes, Fruits Basket est une aventure émotionnelle qui prouve que parfois, le vrai pouvoir magique, c’est un plat fait maison et un sourire chaleureux.