Full House, diffusée sur KBS2 en 2004, c’est un peu comme si vous preniez un triangle amoureux classique, l’arrosiez généreusement de quiproquos savoureux, et saupoudriez le tout d’un contrat de mariage absurde pour en faire une comédie romantique digne d’une montagne russe émotionnelle. C’est un drama sud-coréen qui mélange subtilement le charme des clichés romantiques avec une bonne dose d’humour et de malentendus à gogo, tout ça sous le toit d’une maison de rêve sur la plage… et oui, les vagues sont toujours aussi apaisantes que les rebondissements sont stressants.
L’histoire tourne autour de Han Ji-eun, une jeune écrivaine pleine d’optimisme, qui se fait arnaquer par ses soi-disant amis et perd sa maison, la fameuse Full House (rien à voir avec la série américaine, ici, on parle d’une villa de rêve en bord de mer). La maison est vendue à Lee Young-jae, une superstar du cinéma aussi égocentrique qu’adorablement maladroit en amour. Et parce que tout dans ce drama tourne autour des hasards les plus improbables, les deux finissent par conclure un contrat de mariage. Vous savez, juste une petite formalité pour que Young-jae puisse rendre jalouse l'amour de sa vie (ou du moins, c’est ce qu’il croit). Bref, le genre d’arrangement romantique qui ne peut QUE mal tourner.
Han Ji-eun, interprétée par la talentueuse Song Hye-kyo, est la vraie star de cette histoire. Avec son mélange d’obstination, d’humour et de naïveté charmante, elle incarne l’héroïne typique des K-dramas, toujours prête à faire face à l’adversité, même quand elle se retrouve à vivre sous le même toit qu’une superstar insupportable. Son duo avec Lee Young-jae (joué par Rain, qui apporte à son personnage une bonne dose de charisme maladroit) fait des étincelles. Ils passent leur temps à se chamailler, se lancer des piques, et, bien sûr, à se rapprocher malgré eux. Leurs interactions sont un délicieux cocktail d’orgueil blessé et de tendresse naissante, avec des moments aussi drôles que touchants.
La dynamique du faux mariage est l’un des ressorts comiques les plus exploités de la série. On assiste à un festival de situations embarrassantes, de non-dits et de disputes qui finissent toujours par des réconciliations maladroites. Les quiproquos s’accumulent au point où l’on se demande si ces deux-là finiront un jour par communiquer correctement. Mais c’est précisément ce qui rend Full House si divertissant : on rit des maladresses de Young-jae, on s’attendrit devant la persévérance de Ji-eun, et on se demande comment ces deux-là vont réussir à dépasser leurs différences (et leurs ego) pour enfin se rendre compte qu’ils sont faits l’un pour l’autre.
Côté visuel, la série n’a rien à envier aux autres K-dramas de l’époque. Les décors sont lumineux, avec la villa Full House elle-même qui devient presque un personnage à part entière. Cette maison en bord de mer, baignée de soleil, est le cadre parfait pour les disputes de couple qui finissent toujours sur des réconciliations un peu embarrassées. Chaque plan semble conçu pour nous rappeler à quel point cette maison est magnifique… et à quel point ses occupants sont des cas désespérés en matière de gestion émotionnelle.
Là où Full House brille également, c’est dans son casting secondaire. Les personnages qui gravitent autour du couple principal apportent leur lot de complications et de rebondissements. Kang Hye-won, la femme que Young-jae pense aimer, est la source de nombreux malentendus (et de frustrations pour les spectateurs qui espèrent que Young-jae ouvre enfin les yeux). Min Hyuk, l’ami mystérieux et parfait en apparence, sert quant à lui d’antithèse à Young-jae, apportant une touche de rivalité amoureuse douce-amère qui ne fait qu’ajouter à la tension romantique.
Cependant, Full House n’échappe pas à certains des écueils classiques des comédies romantiques. À force de jouer sur les quiproquos et les malentendus, la série peut parfois sembler tourner en rond, avec des scènes qui s’étirent un peu trop, au risque de devenir répétitives. Certains moments, où l’on espère que les personnages vont enfin être honnêtes et se parler comme des adultes, peuvent frustrer ceux qui n’ont pas la patience d’attendre que l’amour finisse par triompher des egos mal placés.
Malgré cela, le charme opère. Les moments d’humour légers, les disputes hilarantes entre les deux héros et les rares instants où ils laissent tomber leur garde rendent l’ensemble terriblement attachant. C’est un classique du genre, et même si l’on sait parfaitement où tout cela va nous mener, on ne peut s’empêcher de s’investir dans leurs aventures amoureuses.
En résumé, Full House est une comédie romantique pleine de charme, avec juste ce qu’il faut de drame, de quiproquos et de scènes comiques pour tenir les spectateurs en haleine. Les personnages principaux, avec leurs personnalités hautes en couleur et leurs maladresses, sont à la fois drôles et attachants, malgré quelques longueurs et répétitions. Si vous aimez les K-dramas où les relations amoureuses sont aussi chaotiques qu’adorables, Full House est une maison dans laquelle vous prendrez plaisir à revenir, même si les disputes sont fréquentes et les malentendus omniprésents.