Une note généreuse mais cela m'attriste trop de voir une série aussi sympathique, qui a accompagnée tellement d'après midis de glandouille durant l'été dernier, se taper une si mauvaise moyenne sur ce site. Alors certes si vous cherchez un quelconque semblant d'originalité dans cette série, vous pouvez passer directement votre chemin et ressasser le couplet nostalgique sur les dessins animés de votre enfance. Mais si vous êtes partants pour une série d'une classique efficacité aussi décomplexée que généreuse, attachante que dynamique alors Galactik Football mérite votre attention. Le concept est simple, l'exécution directe : découvrir un tournoi de football intergalactique où les participants sont des super guerriers faisant appel à leur cosmos intérieur pour marquer de spectaculaires buts. C'est fort heureusement beaucoup plus rapide qu'Olive et Tom, pas de terrain de deux cent kilomètres ou de ralentis sur la moindre action, ici les matchs se passent à deux cents à l'heure en enchainant les buts aussi invraisemblables les uns que les autres.
Ce dynamisme agréable est de plus accompagné d'un effort constant pour renouveler les obstacles qu'affrontent les héros et donner à chaque match une tension particulière même si au bout d'une vingtaine d'épisodes on ne s'étonne plus de voir les héros être systématiquement menés au score à la mi temps. Enfin parce que remporter une coupe galactique ne semble pas être un enjeu suffisant pour les scénaristes, la survie de l'univers est en permanence reliée à la victoire sportive des héros, avec des prétextes narratifs parfois bien trouvés, parfois complètement foireux mais qui ont le mérite d'ajouter un peu de tension supplémentaire au récit.
Sur le plan technique la série se dissocie en deux parties distinctes. La vie ordinaire des héros qui permet d'apprécier le style graphique agréable de la série et son chara design souvent inspiré au détriment d'une animation très minimaliste. Et puis les matchs de football, extrêmement fréquents, où l'approche visuelle bascule vers des images de synthèse, façon cell shading de jeu vidéo. La série y perd en cohésion visuelle ce qu'elle y gagne en dynamisme, les matchs étant le théâtre d'une animation beaucoup plus fluide et surtout d'une mise en scène beaucoup plus décomplexée qui aurait été difficilement concevable en animation traditionnelle avec le budget de la série. Et c'est bien cette mise en scène, franchement jubilatoire par instants, qui constitue la moelle épinière de la série, l'équipe créative se défoulant complètement pour offrir des instants toujours plus spectaculaires et stylisés même après des dizaines de matchs intergalactiques.
Des matchs si jouissifs qu'on en regrette de plus en plus la présence intrusive des Pirates en parallèle, personnages chargés de déjouer les maléfiques complots intergalactiques (qui de toute manière se retrouvent toujours liés à la victoire sportive des héros). Entre des méchants à peine dignes du Donjon de Naheulbeuk et une animation clairement dépassée lors des scènes d'action, les Pirates ne servent concrètement que de remplissage narratif pour éviter que les matchs de foot creusent trop le budget de la série. Cela permet au moins d'apprécier encore les voix charismatiques de Patrick Béthune et d'Antoine Tome bien connues des joueurs de jeux vidéos.
Enfin la série fait l'effort appréciable d'équilibrer convenablement le temps de présence de ces nombreux personnages, ce qui fait qu'ils ne deviennent jamais trop envahissants et se trouvent avoir tous une utilité, ainsi si comme moi D'Jok vous saoulera dés le début de la série, vous pourrez compter sur d'autres protagonistes pour vous attacher au récit.
Au final, Galactik Football constitue un divertissement pour la jeunesse plus qu'honorable offrant de nombreux plaisirs visuels jubilatoires. On regrettera une sacrée baisse qualitative dans la saison 3, la faute à un budget clairement plus limité (ou une production trop expéditive) offrant un rendu visuel étonnamment grossier mais heureusement compensé par quelques idées narratives intéressantes (même si parfois mal exploitées comme la dernière partie trop expéditive de la saison). J'ai bien conscience d'avoir pas mal de tolérance pour les nombreuses facilités de la série mais elle dégage un tel attachement immédiat qu'elle donne envie d'outrepasser ses défauts. Et le plus drôle dans l'histoire, c'est que je n'ai jamais aimé le football. ^^