Game of Thrones, en plus d’être la série la plus regardée dans le monde, est une des meilleures. Impossible de ne pas en avoir entendu parler, chaque saison est attendue par quelques millions de spectateurs. Mais pourquoi autant de succès ?
-Parce que Game of Thrones est avant tout une série de science fiction mêlée à de l’héroïc fantasy, et boostée par un monde vaste et riche, tel un Seigneur des Anneaux. Difficile de ne pas être excité par un univers immense, des possibilités infinies et des décors impressionnants ! Si la saison 1 optait plus vers un univers qui s’accrochait à la réalité, il s’est avéré que les autres saisons se sont penchées de plus en plus vers le fantastique (que ce soit les marcheurs blancs, la magie ou les géants…), ce qui a permis de renouveler la série avec un nouveau souffle. Et même après six saisons, on ne se lasse pas de cet univers, en partie grâce à la vision multiple des nombreux réalisateurs qui se sont succédés aux épisodes des saisons. La richesse des lieux est aussi un grand atout pour la série, de King’s Landing et sa ville dorée à Meereen, en passant par ce qu’il y a de l’autre côté du mur.
-Mais ce qui est surtout intéressant dans Game of Thrones, c’est la gestion des personnages et l’évolution des caractères. Si on prend un malin plaisir à détester Jaime Lannister ou encore Le Limier (The Hound) au début de la série, les personnages sont écrits de mieux en mieux, grâce aux aventures qu’ils vivent et qui renforcent les traits de leur caractère, si bien que Jaime devient un personnage clé de Game of Thrones. Mais il y a des personnages qui sont voués à être détestables. Vous pensez comme moi, je suppose : ce fameux roi Joffrey. Un monstre que l’on veut voir à tout prix mourir, mais qui pourtant fera souffrir des personnages que l’on aime jusqu’au bout. Impossible de parler de Game of Thrones sans évoquer le personnage culte : Tyrion Lannister. Campé par le génial Peter Dinklage, Tyrion est très vite devenu l’élu des spectateurs, s’imposant comme le protagoniste le plus charismatique et le plus attachant. Loin d’être caricaturé par sa faible posture, Tyrion est si bien écrit qu’il est difficile de ne pas s’énerver face à tous les ennuis qu’il connaît au fur et à mesure des saisons. Il en va de même pour la famille Stark, et en particulier de la sublime Sansa Stark (jouée par la resplendissante Sophie Turner, qui commence à se faire connaître de plus en plus dans le milieu du cinéma), dont les mésaventures nous poussent encore plus à l’apprécier et à avoir pitié d’elle. Et c’est là où je veux vraiment intervenir. C’est que les personnages sont tous bien écrits, ils ont tous un rôle à jouer, aucun n’est mis de côté, tous connaissent un sort surprenant. Car oui, Game of Thrones est aussi connu pour ses nombreux retournements de situation qui rendent la série encore plus intéressante. Et je ne parle pas seulement des nombreux décès de la série (des morts qui peuvent être aussi bien épiques que sanglantes et choquantes), mais aussi des moments de gloire des batailles, sublimement filmées (notamment dans l’épisode 9 de la saison 6 et ce plan séquence juste merveilleux), ainsi que des retournements de situation au niveau des aventures des personnages (l’intrigue autour d’une jeune fille dont je tairai le nom qui veut devenir personne est plus qu’intéressante). Ce qui est impressionnant, c’est la manière qu’ont les scénaristes de développer les personnages et leur personnalité. On apprend à aimer certains, et à en détester d’autres, et ça me fascine. Et ce jeu du trône, ce jeu de lutte entre des familles surpuissantes est incroyable. Tant de termes dithyrambiques qui me viennent à l’esprit qu’il m’est impossible de rester objectif. Et si on peut déplorer ce qui arrive à certains personnages dans la série, d’autres qui paraissent mineures au début deviennent des personnages centraux. Et c’est sans compter l’arrivée constante de nouveaux protagonistes, qui viennent ajouter du piment dans un plat déjà bien salé (Oberyn Martell, ou ce Ramsay Bolton qui joue si bien le psychopathe). Ainsi, Game of Thrones est une série de caractères, une série humaine qui ne cesse de se renouveler.
-Certains critiquent la série, parce qu’elle est sanglante et la présence de scènes de sexe les dérangent. D’autres refusent systématique d’envisager de regarder la série à cause de ces préjugés. Même s’il est vrai que la série est sanglante et érotique, ce n’est pas forcément un défaut. La violence au cinéma et à la télévision est parfois un peu trop omniprésente et abusive, comme dans certains épisodes de Game of Thrones, mais cela permet de rentrer encore mieux dans l’univers impitoyable du trône de fer. Concernant les scènes de sexe, où il est vrai que l’image de la femme est vraiment détériorée (de prostitués aux esclaves), des personnages féminins prouvent le contraire. Cersei Lannister, Margaery, Brienne, Sansa, Arya… Il existe bien des personnages féminins qui montrent une image « positive » de la femme (et difficile de ne pas nommer Daenerys, aux noms évocateurs « breaker of chains », « mother of dragons »). Mais il est vrai que la présence de scènes sexuelles était au rendez-vous à de nombreux épisodes. Voir une femme nue dans la série n’est rien d’autre que « banal » après avoir enchaîné les six saisons. Toutefois, dans la dernière saison en date, la sixième, la violence et le sexe étaient beaucoup moins omniprésents que dans les précédentes. Bien entendu, Game of Thrones n’est pas une série à donner aux plus jeunes.
-Game of Thrones est une excellente série grâce à ces intrigues. Des intrigues multiples, plus nombreuses de saisons en saisons, et qui finissent généralement en apothéose dans des finals grandioses. Il est d’ailleurs connu que l’épisode 9 des saisons de Game of Thrones est celui qui est le plus « couillu ». Ainsi, chaque saison suit plusieurs intrigues en même temps. Il faut parfois plusieurs épisodes avant de revoir une tête que l’on souhaite retrouver. La série est très forte au niveau de ces twists en fin d’épisode, chose assez classique et convenue d’habitude, mais qui ici arrivent à surprendre et à réellement donner envie de dévorer les futurs épisodes.
-Plus généralement, Game of Thrones s’intensifie de plus en plus à chaque saison. La première est un peu difficile à suivre à cause du nombre important de personnages qui se succèdent, dont on oublie vite les différents noms. Heureusement, la saison 2 puis la troisième ont un rythme plus cadencé, et on a appris à connaître les différents protagonistes. Enfin, la saison 4 reste pour moi la meilleure de toutes. Chaque épisode propose son lot de retournements de situation, et les fins d’épisodes sont pour la plupart grandioses. C’est aussi la saison la plus violente et celle qui change le plus l’avenir des protagonistes. Hélas, le rythme ne suit pas avec la saison 5. Bien qu’un peu trop descendu par les spectateurs, déçus après une saison 4 grandiose, elle reste tout à fait acceptable, et les deux derniers épisodes suffisent à apprécier la saison entière. Quant à la sixième, après un départ qui m’a un peu gêné, au niveau de son rythme et d’une intrigue à King’s Landing que je trouve stupide et sans intérêt, la saison s’avère être de plus en plus intéressante au fil des épisodes, jusqu’aux derniers épisodes spectaculaires. De nombreuses personnes ont critiqué le manque de retournements de situation qui faisaient vibrer la toile du net. Pourtant, il y en a ! Simplement, les spectateurs sont habitués à ces twists, si bien qu’ils ne s’en rendent même plus compte. Les six saisons forment une fresque impressionnante, et sûrement une des plus complètes que j’ai visionné.
-On ne peut pas non plus oublier la bande originale de Game of Thrones, qui accompagne avec brio chaque épisode, du générique du début au générique de fin. Une musique qui reste en tête, et qui propose des thèmes vraiment spectaculaires (The King’s Arrival, Main Theme, Into the Cold, Mhysa ou encore le très exploité The Rains of Castamere). Je ne peux que féliciter Ramin Djawadi pour ce qu’il a offert pendant six saisons, et c’est un plaisir de retrouver sa patte de compositeur en ce moment dans Warcraft : Le Commencement.
Ainsi, Game of Thrones occupe facilement la première place de mes séries préférées. Par un subtil mélange de violence, de fantastique, d’intrigues virevoltantes, en ajoutant une grande poignée de personnages aux motivations claires mais aux mésaventures dévastatrices, on obtient une série incroyable au rythme cadencé et aux twists toujours plus nombreux et toujours plus renversants. Des moments épiques comme on en voit rarement, des scènes de bataille qui font pâlir de honte bien des films, un univers aussi vaste que celui écrit par Tolkien, Game of Thrones est immanquable.
Et si vous hésitez toujours à entamer ce qui est et sera pour l’éternité une des meilleures séries que le monde infini de la télévision nous a offert, cinq mots devraient vous persuader de la regarder : On voit Emilia Clarke nue.
Season 8 is coming…