Les initiés connaissant déjà la folie furieuse de “The Raid” et “The Raid 2” du Britannique Gareth Evans, ne seront pas étonnés par le déferlement de violence graphique qui parcourt la série “Gangs of London”. Durant neuf épisodes d’environ 55’ - hormis le premier d’une durée de 90 minutes - le scénariste et réalisateur gallois et son pote Matt Flannery accompagnés d’autres fous furieux comme Xavier Gans (“Frontière(s)”) et Corin Hardy (“Conjuring 2 : Le Cas Enfield”) nous narrent la sanglante mutation de la mafia londonienne, après l’assassinat de Finn Wallace (le so-british Colm Meaney), le big boss de la cité. Avec la mort du parrain, rien ne va plus au sein de l’organisation, surtout depuis que son fils et successeur Sean (Joe Cole) marque un coup d'arrêt à tout trafic jusqu’à ce que le meurtrier de son père soit appréhendé. Finn Wallace - de son vivant - aidé par son associé et ami Edward Dumani (Lucian Msamati), avait su fédérer les clans albanais, irlandais, pakistanais et autres, mais cette gentille brochette de canailles multi-ethniques qui ne compte pas se retrouver au chômage technique, va transformer la capitale anglaise et la campagne alentour en une zone de guerre ! À ceci, viendront s’ajouter des mercenaires danois, des combattants de la liberté kurdes, des gens du voyages à la mode “Snatch”, l’humour en moins, des hommes d'affaires véreux, des flics infiltrés, des complots familiaux, une matriarche sociopathe, des trahisons, de la passion, des faux-semblants, des mensonges, de la convoitise et de la politique, le tout noyé dans des hectolitres de sang lors d'une pléthore de bastons, de gunfights et de tortures. En effet, âmes sensibles s’abstenir, car “Gangs of London” est d’une violence frontale, souvent insupportable. Cependant, ce déferlement de sauvagerie - servant avec un réalisme cru, le récit du grand banditisme international et de ses multiples connexions - donnera lieu à quelques purs moments intenses (à la volée, les tirs mortels d’un sniper lors d’une fusillade urbaine dans l’épisode 4 et la prise d’assaut d’une ferme durant l’épisode 5), qui n’ont rien à envier au cinéma de Sam Peckinpah, William Friedkin, Michael Mann ou encore (soyons chauvin.), notre Olivier Marchal national.