Bienvenue dans la vie des premiers de reco des marines.
Generation kill nous offre un espèce de Road Movie d'un réalisme brillant, sans musique ni effet tape-à-l’œil. C'est certainement la meilleure série de guerre depuis belle lurette. Mais commençons par les défauts: au début on est un peu perdu car rien ne ressemble plus à un marines qu'un autre marines.On fini par s'habituer, mais de la à retenir les noms, c'est pas gagner (à part pour les surnoms, là ça va). L'aspect documentaire de la série fait que l'on a du mal - dans un premier temps - à bien comprendre qui est qui et qui fait quoi au sein de la First Recon Unit (unité de reconnaissance). Mais ces petits points négatifs finissent pas s’estomper. On s'habitue au choix de mise en scène et narratif un peu spécial, on s'accroche ces personnages plus vrai que nature, on s'immerge dans cette ambiance qui fleure bon la testostérone.
Un réalisme qui fait la différence:
Tout respire l’authentique que ce soit les réflexions des personnages sur leur condition de soldats ou bien dans les tristes réalités du quotidien de ces Marines (équipement qui part en cacahuète, stratégies WTF, un seul traducteur pour communiquer avec les populations locales et qui traduit "Je déteste les américains" par "je suis ravis d'être libéré par le grand peuple américain, d'ailleurs je voudrais bien une statue de Bush pour noël"…). Les détails sur leurs quotidiens sont d'ailleurs l'un des points forts de la série, car c'est typiquement le genre de détails qu'aucun film n'aborde, par manque de temps ou parce que c'est rarement très classe (Les commodités des marines sont une problématique récurrente).
On ressent la langueur des longues attentes que peuvent endurer ces soldats. Même si cela à déjà été abordé dans de nombreux films (Jarhead, Apocalypse Now), ça reste crédible et ajoute la touche finale de réalisme à ce documentaire. On perçoit aussi l’adrénaline du combat ou leurs élans euphoriques. On est également avec eux quand le doutes les envahit et ce, à maintes reprises.
Le soldat n'est pas une machine à concasser de l'irakien. Enfin pas tout à fait...
Je n'ai pas lu le livre d'Evan Wright, et je ne sais pas jusqu'à quel point la série lui est fidèle. Qu'à voulu montrer l'auteur? Dans la série en tout cas, il s'agit d'une critique intelligente de cette guerre. L’approche de la guerre à travers les yeux de ces soldats permet d'exprimer leur ressenti. On ne présente pas toujours le militaire comme un gros bourrin. Ces hommes sont capable, comme tout humain, d'un sens critique. Ils désapprouvent les choix hiérarchiques, se questionnent sur la moralité de leurs actes, essaient d’échelonner leur gravité afin de pouvoir libérer leur conscience. Lorsque le but final de cette guerre est finalement dévoilé par le commandement (choper Saddam, fuck la libération des opprimés et tout le tsoin-tsoin ), le sentiment des soldats est d'avoir été floués. Ils s'y résignent par respect des ordres, mais la critique de la chaîne de décision est sans équivoque.
Une esthétique maîtrisée:
Sans tomber dans le tape-à-l'oeil, Generation Kill reste cohérent d'un point de vue esthétique avec ce qu'il nous propose d'une point de vue narratif: faire quelque chose de réaliste. Donc de bien fait. Parce que les effets spéciaux à deux balles tuent le réalisme, les scènes de combat sont bien menée, crédible, sans effet pyrotechnique à la Bay.; Il y a un jeu sur les couleurs passant de plan large aux couleurs chaudes et éclatantes du désert irakien au vert/noir des lunettes à vision nocturne;
Tout cela rajoute à la beauté de l'oeuvre, presque parfaite, excepté quelques longueurs, quelques personnages too much, quelques critiques trop attendues. Generation Kill est une série à ne pas manquer.