Generation Kill est une série de Ed Burns et David Simon, auteurs et créateurs de la fameuse Sur Ecoute - que je n'ai pas vue - dont la réputation n'est plus à faire. Les deux bonhommes s'étaient intéressés à l'invasion de l'Irak par les troupes américaines sous l'ère de Bush Jr.
Je dois avouer avoir eu du mal à rentrer dans les deux ou trois premiers épisodes et à accrocher. J'ai dû un peu me forcer pour continuer tant cette série me prenait au dépourvu. Le spectateur débarque dans une section de reconnaissance alors que le conflit vient de débuter. Tout le monde se connaît, les habitudes sont bien posées et on est en fait comme le journaliste, on débarque dans un univers que l'on ne connaît pas. Si on avait pu interagir avec les personnages on aurait dû mériter leur respect, parler, glaner des infos, se faire accepter.
C'est donc déroutant car les sept épisodes mettent en avant les trois grosses semaines réelles de conflit menant à l'occupation américaine en Irak. Nous vivons donc le quotidien de ces soldats dans ce conflit qui semble parfois les dépasser.
Ca n'empêche que les hommes vont discuter, émettre des jugements, s'interroger sur le bien-fondé de leur action tout en continuant leur job, à savoir sécuriser un pays, tuer des gens, gagner le respect et "l'amitié" d'une population locale.
Un travail de terrain qui va vite être gâché par des hommes bien loin de cette réalité, positionné devant des cartes dont les décisions vont avoir des conséquences importantes. On le comprend évidemment au-delà de la série, qui ne s'intéresse qu'à l'offensive et non à l'occupation. Mais la fiction de Burns et Simon a vite fait comprendre pourquoi en 2008, le pays était un véritable merdier.
Les épisodes se bonifient d'heure en heure, et le dernier est une réussite remarquable, un chef-d'oeuvre du genre, portés par un casting remarquable sans réel gros nom (si on excepte peut-être Skarsgard).
Bref, une série franchement à découvrir, déstabilisante au début, mais réalisée de main de maître aux messages lourds de sens.