[Prologue : Pourquoi les japonais se cassent les dents à faire des animations "loli" cucul, pleines de paillettes et de roses et de conneries romantiques en tout genre quand ils ont les moyens de faire quelque chose de bien meilleur ? Ca me rappelle les commentaires de mes profs dans la joyeuse époque des études secondaires : "A les capacités pour atteindre la perfection mais préfère roupiller sur le strict minimum". A ces studios là, j'ai envie de leur dire : Payez-vous un scénariste au lieu de vous payer un mec qui dessine des yeux avec des étoiles dedans !]
Ce n'est pas le cas de Ghost Hound, et c'est ce qui fait toute la qualité de l'anime. Le design est simple, épuré, l'animation agréable et fluide. Le scénario vaut aussi le détour (attention, mindfuck incoming) :
Lorsqu'ils étaient enfants, Tarô et sa petite soeur ont été enlevés par un psychopathe qui les a séquestrés dans un vieil hôpital abandonné. Seul Tarô sera retrouvé vivant, sa soeur découverte morte de faim et de déshydratation. Des années plus tard, Tarô est encore hanté par ce traumatisme, et continue à essayer de retrouver et comprendre les traces de ce passé douloureux. Mais un accident survient, et brise la fine barrière avec le monde des esprits. Tarô se retrouve capable de contrôler sa "projection astrale", accompagné de deux camarades qui partagent le même don. Ils devront alors tous les trois rétablir l'équilibre qu'ils ont brisé entre les deux mondes.
Dit comme ça, on imagine un trip super-héroïque, à base de "sauvons le monde, lol". C'est pas du tout le délire. Au contraire. Malgré le don des trois ados, ils n'ont que leur petites mains pour arranger leurs bêtises (et pour cause : le projection astrale de Tarô est perpétuellement en pyjama).
Perdu au début, on plonge inexorablement dans une ambiance aseptisée qui mélange drame psychologique, projections fantastiques et quête spirituelle. Le traumatisme de Tarô est très bien exploité et interprété, rendant souvent l'atmosphère lourde, pesante, peu rassurante.
Malheureusement le final franchement décevant ne vaut pas tout le reste et écarte beaucoup de questions soulevées au long de l'intrigue.
Ceci dit, ça reste un anime incontournable quand on a le souci de la qualité d'animation et de l'ambiance bien travaillée. Pour avoir regardé l'anime seule les soirs d'hiver, emmitouflée dans une couette à la lueur de l'écran, il m'est souvent arrivé de me sentir mal-à-l'aise voire légèrement angoissé face à la tension de certains passages.
Bref, une bonne référence.