Ghost Hound par AntoineRA

Ghost Hound est un anime créé par Masamune Shirow, sous la houlette du studio qui a adapté son Ghost in the Shell (Production I.G), et scénarisé et réalisé par le duo Konaka/Nakamura, déjà à l’œuvre sur Serial Experiments Lain. L'action se place dans un village de montagne isolé, sujet à des manifestations de fantômes. Trois jeunes garçons parviennent alors à voyager dans le monde des esprits et font face à diverses créatures, certaines bien effrayantes. Ces voyages astraux les confrontent à une succession d'évènements étranges refoulés du passif tragique du village. Le protagoniste, dont la sœur est morte plus jeune, se perd entre rêves cryptiques et son traumatisme. En découle une ambiance parfois morbide, avec des images surimprimées, une musique planante immatérielle et quelques étrangetés visuelles. On apprécie surtout le travail du son et de la musique Drone expérimentale bourdonnante, avec ses percussions vaporeuses, idiophoniques, et ses cordes frottées désaccordées pour appuyer des séquences plus aliénantes. On reste toutefois bien loin de l'atmosphère prégnante de Lain.

Le rythme est nébuleux et, comme pour Texhnolyze, les enjeux sont sibyllins, bizarrement exposés. Le visuel un peu vieillot aide à installer cette aura horrifique. Cela dit, le chara-design est très classique, avec un trait 2D formel. Initialement, l'anime est présenté comme une histoire de possession sur fond de folklore spirituel et mythologique japonais. La psyché torturée des persos et leurs facultés à quitter leur corps amènent un côté plus scientifique sur le fonctionnement du cerveau et de la mémoire. Cependant, à mi-parcours des 22 épisodes, Ghost Hound perd son élan, et progressivement son intérêt, en intercalant une trame obscurantiste et tout un complot eugénique. On se perd alors dans l'horreur des expériences scientifiques de l'homme sur lui-même, donnant lieu à des bouts de biotechnologie et de vie artificielle. Cela s'éloigne du concept initial et toute la dimension spirituelle aura alors apparu comme un simple artifice visuel au sein d'un scénario un brin mégalo.