Cette série ressemble à une erreur, alors n’y allez-pas, parce que c'est une vraie erreur. Quand j’ai vu marqué : Ghost In The Shell, j’ai revu l’agent Kasunagi, l’univers futuriste promis, les transparences numériques, le design virtuoso, je bavais d’impatience. Ça doit être grand… Et bien, ça ne l’est pas du tout. C’est assez médiocre, sans ambition, autre que de faire un dessin animé, genre Club Dorothée. Il est clair que passer du film à ça, ça fait le même effet que de tomber du cinquième étage. On a mal partout, les os brisés, et on n’a aucun ghost de rechange pour supporter la douleur à sa place. C’est rude. Ghost In The Shell étant un chef-d’œuvre, tous ceux qui vont s’attaquer au sujet par la suite, vont souffrir de la comparaison, c’est obligé. Clairement le gars qui a réalisé ça, c’est attaqué à un sujet trop costaud pour lui. Passer de la splendeur visuelle du film à ça, c’est abusé.
Une animation bas de gamme, un graphisme de débutant, comme si ils avaient utilisés des stagiaires pour réaliser les planches. Aucun rythme. Le manga dans toute son immobilité, une vraie planche de BD, qu’on a à l’écran. Les dessins animés japonais sont connus pour leur relative économie de moyens, c’est un peu leur marque de fabrique. Mais là, ça ne bouge plus du tout, plan par plan. A part les lèvres des personnages, qui bougent mécaniquement comme des automates... Des histoires aux noms poétiques : « Le chant du rossignol mécanique », « La sarabande des imitateurs », « Decoy », j’en passe et des meilleures. La réalisation elle, reste simpliste. Exemple : Un hacker menace d’infecter internet avec un virus. L’agent Kasunagi va-t’elle arriver à le débusquer à temps ? Petit détail, ce hacker est caché quelque part, on ne sait où…affligeant. Aucune idée intéressante, le manga dans toute sa vacuité. Des clins d’yeux ou citations pour amadouer le spectateur, un mecha design simplifié à l’extrême, un peu bâclé. Et surtout laideur. C’est très laid. Certains défendront la série en disant que le réalisateur s’est inspiré de la BD originale, pas du film. Sauf qu’on est à cent lieues du trait sûr, précis et vivant, et de la réflexion sur l’homme-machine de Masamune Shirow, à cent lieues.
Le seul exploit du chef de ce projet, c’est de surfer sur la vague du succès du film, et sur l’aura de l’œuvre culte de Shirow, en comptant sur l’indulgence des spectateurs, et des fans. Un produit dérivé bas de gamme de plus. Ghost In The shell mis au niveau des petits enfants, qui eux-mêmes vont trouver ça très naïf, très petit bras. Ghost In The Shell défiguré, non, pire, euthanasié.