Alors voilà que débarque la nouvelle production Netflix, et elle ne fait pas dans la dentelle : une dystopie d'épouvante, oscillant entre la torture porn et le film de monstre, originaire d'Inde et créé par Patrick Graham.
Et on en retient quoi ?
Tout d'abord un rythme, lent, formant un tout cohérent monté en mini-série de 3 épisodes de 40 minutes à peu près. Ce choix de rythme, loin d'être effréné, permet de poser d'abord une histoire qui tient la route, et surtout une ambiance délicieusement crépusculaire et étouffante. On y rencontre Nida Rahim, personnage campé par Radhika Apte (déjà actrice dans Sacred games, une autre production Netflix indienne), une militaire amenée dans une prison à la mode Guantanamo pour interroger un terroriste renommé.
Or on comprend rapidement que le régime, corrompu et totalitaire, gangréné par les conflits religieux, a la fâcheuse tendance à enfermer à peu près n'importe quel opposant, et ne manque pas d'utiliser la manière forte pour les faire se confesser. Cela jusqu'à ce qu'un prisonnier un peu spécial fasse son entrée dans la prison.
Et étrangement, la sauce prend. La tension monte rapidement (non sans échapper à quelques jump scares putassiers), portée par une ambiance claustrophobe et des jeux d'acteurs globalement très bons. Les évènements, parfois prévisibles, sont accompagnés en trame de fond d'une réflexion sur le totalitarisme, l'intolérance étatique et les tensions interreligieuses plutôt intéressante.
Bref, Patrick Graham a réussi son pari d'adapter la légende folklorique arabe de la goule en mini-série actuelle de par son écho avec l'actualité, prenante et dérangeante, portée par un casting d'inconnus dont la performance est à saluer.
Reste à savoir si ce format de mini-série sert réellement à l’œuvre, ou si le montage en un film de 2 heures n'aurait pas eu des effets bénéfiques sur le maintien de l'ambiance et sur le rythme... Mais ça, c'est une autre question.