Quel était ce Goblin qui revenait sans cesse comme la référence, que je souhaitais déguster avec délice? Un conte fantastique sur le thème du Hollandais volant, sombre, tragique et passionné? Si touchant, si vibrant que vous regretteriez toujours de plus verser autant de larmes devant un autre drama?
Gobelin c'est une romance, dépouillée à l'extrême de tout ce qui aurait pu détourner de l'aspect sentimental: toutes les critiques passionnées sont fondées, c'est beau, bien filmé, bien joué, parfois drôle et rafraichissant(les dialogues entre le faucheur et le goblin m'ont bien fait sourire), mais ce n'est que de la romance, 16 épisodes de rayons de soleil brillant à travers les feuillages, de fleurs de pêcher et de neige, de mains qui se frôlent, de regards embués et de bisous du bout des lèvres, de ralentis et de flash-back douloureux qui se répètent encore et encore... Pire que le visionnage en boucle d'un film de Walt Disney pour un rejeton de la famille Adams.
J'ai aimé le ton, la poésie, la manière de filmer, les dialogues, le ton pensif, la lenteur... au début... au troisième épisode c'était déjà long( je t'aime mais je ne te le dirais pas...) malgré ses 900 ans d'existence, c'est la rencontre de 2 ados longuement décrite, étirée et comme si ce n'était pas assez, quand c'est fini, ça recommence.
L'histoire, le fantastique n'est qu'ornemental, juste de la neige et des pétales de fleurs. Des récits du passé, des batailles, meurtres, sacrifice et sombres manipulations pour le pouvoir, on n'en saura guère plus que ce qui est dit au premier épisode. Le grand méchant qui fait peur sera vite effacé, son rôle n'est que de faire couler les larmes de ces pauvres innocents transis, comme le destin, Dieu et la mort qui passent tout leur temps à leur tourner autour.
Le cercle des personnages est soigneusement restreint, de même pour le cercle de leurs occupations, tout est centré sur la romance, regards, larmes, les mains se touchent(encore!!!), de quoi rassasier celles(et ceux) qui zappent les scènes d'action pour enfin se délecter du baiser final. L'histoire du faucheur et de Sunny m'avait pourtant un peu distraite...
Je suppose que c'est cela qui a fait son succès, supprimer tout enrobage justifiant la romance pour ne garder que la romance. On sait d'emblée pourquoi on aime Goblin. C'est mignon, sucré de bons sentiments et salé de larmes, délicieux pour certains, écœurant pour d'autres.
Encore un vœu que je ne souhaitais pas voir exaucé de cette façon, j'en suis encore toute surprise et déconcertée: Goblin c'était ça? Mais c'est beau, oui, un bel écrin. Pas de doute. Du talent, il y en a, ça aurait pu faire un joli film de 2 h, mais 16 épisodes de 1h 20!